education1La crise au sein de l'éducation se poursuit en Guinée. Les autorités ont ordonné officiellement la fermeture de toutes les écoles du pays lundi soir à partir du mardi 14 février y compris les établissements d'enseignement supérieur, après les manifestions de jeunes lycéens et étudiants qui protestaient, lundi, pour soutenir les enseignants en grève.

Le gouvernement a ordonné la fermeture de toutes les écoles du primaire, secondaire et du supérieur pour éviter que les enfants ne se retrouvent dans la rue. Dans un communiqué lundi soir, le gouvernement assure que « les cours reprendront dans le calme et la sérénité après les négociations avec les syndicats ».

Dans le centre de la Guinée, dans toutes les préfectures du Fouta-Djalon, même les plus reculées, les écoles et les universités sont fermées, indique un habitant de Labé. En Haute Guinée, à Kouroussa, les élèves ne se sont pas rendus en cours selon le maire adjoint, aucune manifestation, les syndicats avaient demandé aux parents d'élèves sur la radio rurale de garder leur enfant à la maison. Au sud du pays, à N'zérékoré, au nord à Boffa, ou au centre à Mamou, les alentours des écoles sont également déserts. A Conakry ce mercredi matin, les rues également étaient calmes contrairement à lundi et mardi où des élèves ont érigé quelques barricades et brûlé quelques pneus.

Dans une déclaration, la coalition des élèves et étudiants de Guinée demande à l'Etat de prendre toutes les dispositions pour la reprise des cours jeudi 16 février à 8h.

D'ici là, les tractations se poursuivent, avec la rencontre entre une partie des syndicats grévistes et le chef de l'Etat Alpha Condé ce mercredi après-midi. Une dizaine d'organisations de travailleurs sont pour autant exclues des négociations.

Grilles de salaires et embauche de contractuels

RFI s'est rendu à la Bourse du travail et a tendu son micro à quelques syndicalistes. « Nous faisons cette grève pour défendre des intérêts obtenus de haute lutte, rappelle le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, Souleymane Sy Savané... Nous demandons aux autorités de bien vouloir comprendre l’importance de ce mouvement », un mouvement d’ensemble soutenu par tous les personnels de l’éducation et les parents d’élèves, assure le syndicaliste.

Le ministre de l'Enseignement technique et de l'Emploi, également porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, a réagi après la fermeture des écoles guinéennes suite aux violences enregistrées lundi.

Il est au centre de toutes les négociations avec les syndicalistes en grève et fait le point pour RFI sur les avancées et blocages.

Parmi les blocages : les grilles salariales, l'embauche de contractuels qui n'ont pas réussi le concours d'entrée dans la fonction publique et quelques autres points. La préoccupation du gouvernement est de ne pas augmenter la masse salariale globale mais le ministre se dit confiant. « Objectivement, il ne devrait plus exister aujourd'hui de raison pour que la grève continue », assure Albert Damantang Camara.

Le président Alpha Condé, dans ce communiqué, réitère sa « volonté de promouvoir le dialogue, la tolérance et le respect de l’intérêt général ».

Source RFI