bambetoUn mort et des blessés graves ont été signalés lundi lors d’une manifestation des élèves et étudiants dans les différents quartiers de Conakry, a-t-on appris de source sécuritaire.

Suite à la grève générale déclenchée depuis deux semaines par l’inter centrale syndicale de l’éducation, les élèves et étudiants guinéens manifestent actuellement pour réclamer le retour de leurs enseignants et formateurs dans les salles complètement vides à travers tout le pays.

Ainsi, avec « l’indifférence du gouvernement à ne pas faire face aux multiples revendications du mouvement syndical de l’éducation », a dit un élève gréviste à Matoto, tous les enseignants titulaires ou contractuels ont abandonné les écoles et universités, laissant ainsi les élèves sans cours.

Ce lundi dans toutes les communes de Conakry, les manifestants (élèves et étudiants) ont pris d’assaut les autoroutes, les rues et les routes, bloquant de facto la circulation. Aucun véhicule de transport en commun, de bus ou de train de transport urbain ne circule à travers la ville de Conakry.

Les routes sont complètement dessertes et les élèves manifestants ont brulé des pneus, des tables et de cartons vides, qui dégagent ainsi une fumée noire à travers la ville.

Des boutiques et des magazines sont fermés et rares sont les fonctionnaires guinéens qui ont pu se rendre dans leur lieu de travail au centre-ville de Conakry.

L’administration publique a été ainsi paralysée et les services dans les entreprises privées (banques, hôpitaux privés, pharmacies privées etc.) ne sont pas à la hauteur des attentes des clients.

Des affrontements violents ont été enregistrés dans plusieurs endroits de la ville entre manifestants et forces de l’ordre (policiers et gendarmes), venues pour rétablir l’ordre et la quiétude sociale.

Les manifestants réclament le limogeage des trois ministres en charge de l’éducation nationale et celui de la fonction publique, pour incapacité à faire face aux réclamations des jeunes.

Compte tenu de la situation tendue qui prévaut dans la ville de Conakry, l’Assemblée nationale a reporté pour jeudi prochain sa session extraordinaire consacrée à l’adoption d’une nouvelle loi controversée du code électoral.

Pendant ce temps, les acteurs de la société civile ont organisé le matin un sit-in devant le siège de l’Assemblée nationale pour protester contre l’adoption de cette loi controversée sur le code électoral qui pourrait pousser le pouvoir à une révision de la constitution du pays.

Par ailleurs, les manifestations récurrentes des élèves et étudiants pourraient compromettre la visite annoncée du roi Mohammed VI du Maroc qui est attendu les 23 et 24 février à Conakry.

Les effigies (photos) des présidents Alpha Condé et du roi Mohammed VI ont été déchirées et brulées dans plusieurs endroits par les manifestants.

Le gouvernement et le mouvement syndical sont toujours en pourparlers dans le cadre des négociations entamées dimanche afin de trouver une solution favorable à la crise que traverse actuellement la capitale guinéenne.

XINHUA