celloudalein_bahouryElle est devenue officielle depuis mardi 15 avril. Longtemps attendue et redoutée, elle a fini par se produire au grand dam des militants de l’UFDG. La suspension de Bah Oury du parti qu’il a fondé est tombée comme un couperet en tranchant tous les espoirs d’une possible réconciliation entre lui et Cellou Dalein Diallo. Si cette suspension n’est guère une surprise, le motif et la méthode ont en revanche étonné plus d’un.

Le clivage politique entre Cellou Dalein Diallo et Bah Oury est un secret de polichinelle et a entrainé le parti sur le chemin d’une défiance mutuelle qui, tôt ou tard, déboucherait sur un divorce sans concession. Les pro-Cellou Dalein Diallo et pro-Bah Oury se sont livrés une bataille sans merci pour le contrôle de l’appareil du parti. Chaque camp n’a pas hésité à utiliser les armes dont il dispose pour en finir avec l’autre. Cette fratricide d’une rare cruauté a démontré la méchanceté qui habite les humains. La rationalité et la sagesse ont foutu le camp depuis belle lurette en laissant la place à la haine et la rancune. Aucun n’a su se contenir. Aucun n’a retrouvé la raison. Et personne n’a pu les réconcilier. Et voilà le premier résultat. Oui, le premier. Il en aura d’autres actes clivants.

 

Malgré ce climat délétère, fallait-il suspendre Bah Oury? Et pour quel motif?

La participation de Bah Oury à l’installation d’une fédération de l’UFDG en France a mis le feu aux poudres. C’est ce qui a déclenché sa suspension du parti. Que vaut une telle suspension alors que Bah Oury ne participe plus aux activités du parti? Depuis des années, il n’est plus associé ni de près, ni de loin aux prises de décisions du parti. Cette sentence aura un seul mérite. C’est celui de fermer à jamais les portes d’une réconciliation entre Cellou Dalein Diallo et Bah Oury.

 

Et pourtant, ceux qui connaissent les turpitudes de la fédération UFDG de France auront du mal à condamner l’acte de Bah Oury. S’il y a des reproches à faire à ce dernier, Cellou Dalein et ses fidèles ne sont pas, non plus, blancs comme neige. Sans les nombreuses fautes des pro-Cellou Dalein, on n’en arriverait pas là. Dans un autre article, on reviendra en détails sur la longue dérive de la fédération de France.

Ce feuilleton tragi-comique plonge les militants désabusés dans un désarroi total. Car, il risque de réduire à néant des années de lutte politique et de volatiliser d’incommensurables sacrifices humains et matériels.

Pendant que les frères d’arme s’empoignent, les adversaires de l’UFDG se frottent les mains. Le régime de Conakry contre lequel l’UFDG devait se battre, s’offre un répit inespéré et profite joyeusement du spectacle.

 

La suspension de Bah Oury est une décision très discutable. Elle marque la victoire des va-t-en-guerre de tout poil qui gangrènent le parti. Résultat des courses. Des nuages noirs s’amoncèlent à l’horizon de l’UFDG et son avenir devient incertain. Les fautifs endosseront la responsabilité devant l’histoire. Et Cellou Dalein Diallo, et Bah Oury risquent de payer cher leur petite guerre de clocher.

Espérons seulement que la raison et l’intérêt collectif primeront sur les passions et les égos surdimensionnés.

 

Moucky S. Diallo pour www.guinee58.com