acVenu pouvoir dans un cafouillage qui ne dit pas son nom, le président Condé n’aurait décidemment pas l’intelligence nécessaire pour développer la Guinée mais il disposerait tous les stratagèmes pour pérenniser son régime.

A chaque fois qu’Alpha condé a voulu manigancer des choses, il a trouvé des sujets de divertissements pour endormir la population et la classe politique. Il convient de rappeler que pour faire revenir Louceny Camara à la tête de la CENI, Alpha Condé et les siens avaient attendu le lendemain de l’attaque imaginaire de son domicile, le 19 Juillet 2011.

Pour divertir les Guinéens face au fiasco du baccalauréat et le recensement de la population, le régime de terreur d’Alpha Condé a sorti dans la précipitation les audits manigancés par Dr Ousmane Kaba au temps du CNDD dans le seul et l’unique but d’éliminer des adversaires politiques dans la course à la fin de la transition.

Pour nous focaliser sur ce dernier point, le gouvernement Guinéen avait entamé depuis plusieurs mois le recensement de la population sur l’ensemble du territoire national. Le geste serait hautement louable s’il n’avait pas des velléités politiques de surestimer la population dans les fiefs du pouvoir tout en sous-estimant dans le reste du pays.

Il n’est un secret pour personne que Conakry demeure la ville la plus peuplée de la Guinée. Nous n’avions pas besoin d’un démographe pour avoir le scoop. Mais contrairement aux faits connus de tous, le recensement de la population version Alpha Condé nous a démontré tout autre. Le recensement général de la population vient d'être publié. Il montre que la région de Kankan est plus peuplée que Conakry. La Haute guinée apparait comme la région la plus peuplée avec 1.980.329 habitants devant la capitale Conakry avec 1.667.864 habitants.

Mais pour bon nombre d’observateurs, ces chiffres sont faux et demeurent totalement déconnectés de la réalité. Ce qui est effarant, c’est que ces chiffres artificiels gonflent la population dans les fiefs du président Condé. De la même manière, lors de la révision du fichier électoral, cette région avait vu ses électeurs doublés alors qu’ils baissaient dans les autres régions. Idem, pour les bureaux de votes. La Haute Guinée était la seule qui avait bénéficié de plus de 50% d’augmentation du nombre de bureaux de votes. Sur la même lancée, cette région était là où le taux de participation avoisinait les 100%, une première dans l’histoire électorale du monde moderne.

La publication de ces statistiques a fait bondir la classe politique qui n’a pas tardé à les dénoncer, les condamner et les rejeter. L'opposition a dénoncé ces chiffres et soupçonne le pouvoir d'avoir gonflé les chiffres de son fief de la Haute Guinée. « Le régime d'Alpha Condé se donne ainsi les moyens de justifier le gonflement démesuré de l’électorat de la région dont il se réclame à partir des chiffres issus de ce recensement bidon » réagit l'UFR de l’ancien premier ministre Sidya Touré.

C’est le cas également du jeune loup de la politique Guinéenne. Selon Dr Faya Millimono, le recensement est une opération d’une haute importance qui devait être conduite avec rigueur, neutralité et professionnalisme. Mais dit-il, le troisième recensement général de la population n’est pas fiable. « La région administrative de Kankan serait la plus peuplée, avec 1 986 329 habitants, alors que la région spéciale de Conakry la capitale ne totaliserait que 1 667 864 citoyens. Et de loin, la population de Kankan seulement est supérieure aux deux régions combinées du Foutah qui sont Mamou et Labé », déplore le leader du BL.

Les autres leaders ne sont pas en reste dans cette dénonciation mais on sent que face à cette ineptie démographique, la voix de l’opposition surtout celle de l’UFDG est moins détonante. Pourtant, avec la modernisation de la vie politique, tout parti politique doit avoir le sens de la communication et de la stratégie.

Contacté par notre rédaction, le porte-parole du gouvernement a balayé d’un revers de la main, ces accusations. « Je ne crois pas, puisqu’ il y a un processus d’enrôlement des électeurs   qui est  totalement indépendamment du recensement général de la population. Je ne vois pas comment la manière dont le recensement a été fait et ses résultats peuvent  rejoindre les objectifs électoraux.  Ce n’est pas possible » a réagit Damantang Albert Camara.

Cette réaction du gouvernement n’est pas du goût de nombreux observateurs politiques qui voient à ces statistiques, une volonté du parti au pouvoir de mettre fin à toute alternance démographique.

Nous y reviendrons

Aly Soumah, www.guinee58.com, Conakry