manifestant_4Dans la journée du mardi 16 septembre 2014, la mort a encore frappé en Guinée. Les Guinéens n’ont jamais le temps de sécher leurs larmes.

Le bilan officiel fourni par le gouvernement fait état de 9 morts. Hélas, la réalité est plus terrible. Certaines sources indiquent 14 morts dont 5 villageois.

Tout indique que la version officielle du gouvernement renferme de nombreuses zones d’ombres. L’Etat n’explique pas les raisons de l’hostilité des villageois contre les autorités locales. Les villageois peuvent-ils s’attaquer gratuitement aux Gouverneur et Préfet de N’Zérékoré comme des barbares sortis de leurs grottes néolithiques? Même, la psychose d’Ebola ne peut l’expliquer.

Pourquoi et comment tant de morts?

D’après certaines sources, le gouverneur de la région de N’Zérékoré, Lanceï Condé a mauvaise presse auprès des populations locales qui seraient hostiles à sa venue. Le sous-préfet de Womey aurait même prévenu ses supérieurs hiérarchiques, le Gouverneur et le Préfet. Malgré l’alerte du sous-préfet, le Gouverneur improvise un voyage mal préparé avec tous les risques.

Comme on le redoutait, le Gouverneur et sa délégation reçoivent un accueil froid et hostile. Lanceï Condé est hué et sifflé lorsqu’il fait son discours. Des échauffourées éclatent. Des personnes se seraient dirigées vers M. Condé. Pris de panique, les militaires, qui assurent sa sécurité, ouvrent le feu sur la foule provoquant des morts et des blessés. C’est la débandade totale et le sauve qui peut.

Protégés par les militaires, le Gouverneur et le Préfet regagnent leurs voitures et prennent la fuite en laissant derrière eux les autres membres de leur délégation. Ceux qui n’ont pas réussi à s’embarquer sont traqués et sauvagement assassinés par les villageois avides de vengeance. Les militaires, ayant pris la fuite, n’ont pas cherché à protéger ces pauvres fonctionnaires.

Ces malheureux meurtres auraient pu être évités si le Gouverneur et le Préfet de N’Zérékoré avaient pris les dispositions adéquates avant leur visite. Ces fonctionnaires, journalistes et citoyens anonymes sont sacrifiés pour rien. Plusieurs familles sont plongées en deuil par l’irresponsabilité de deux personnes.

Frederic Haba pour www.guinee58.com