fievre_ebola_2Exhortée, comme d'autres grands pays européens, par les Etats-Unis à faire davantage d'efforts dans la lutte contre Ebola, la France a annoncé la mise en place d'un dispositif de contrôle sanitaire à l'arrivée des vols en provenance des zones touchées par Ebola. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a précisé, jeudi 16 octobre, que les contrôles se feraient à Roissy sur le vol quotidien d'Air France en provenance de Conakry, en Guinée, l'un des principaux pays touchés.

Les contrôles, menés par l'équipe médicale de l'aéroport, la Croix-Rouge et la Protection civile, débuteront samedi matin.

 

L'Elysée a également annoncé que Paris « répondrait favorablement à la demande guinéenne de construction de nouveaux centres de traitement anti-Ebola, en plus de celui en cours de déploiement à Macenta, en Guinée forestière ». La présidence a « fait part du déploiement de personnels de la protection civile pour mener des actions de formation auprès des autorités guinéennes ».

 

Les ministres européens de la santé doivent participer, jeudi, à une « réunion technique » sur un éventuel renforcement des contrôles des voyageurs en provenance des pays africains touchés.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont déjà mis en place ce type de contrôles dans certains de leurs aéroports pour les vols en provenance de pays touchés par l'épidémie. Il s'agit, selon les endroits :   d'interroger les passagers sur leurs voyages récents et les personnes fréquentées à cette occasion   de leur demander des précisions sur la suite de leur voyage de répondre à un questionnaire de santé   de se soumettre à un contrôle de leur températureparfois de subir un examen médical

 

En Europe, la République tchèque a également annoncé que tous les voyageurs arrivant à l'aéroport de Prague en provenance des zones touchées seront soumis à des contrôles avec notamment des formulaires médicaux. Cette décision n'est cependant pas celle recommandée par la Commission européenne qui préconise, elle, une amélioration de l'information des voyageurs en provenance des zones touchées, et plaide pour plus d'engagement des Etats membres sur le terrain.

 

DÉJÀ DES CONTRÔLES EN GUINÉE

 

En Europe, les dessertes aériennes directes avec les pays affectés (Liberia, Sierra Leone, Guinée) ne sont pour le moment assurées que par Air France, qui relie Roissy à Conakry, en Guinée, et Brussels airlines qui dessert Monrovia au Liberia et Conakry au départ de l'aéroport de Bruxelles. Mais des compagnies africaines, comme Royal Air Maroc, desservent aussi les pays affectés, avec des liaisons ensuite vers l'Europe.

 

Air France a rappelé avoir, en Guinée, des dispositifs sanitaires, mis en place avec les autorités locales. Ainsi, aucun passager qui présente un symptôme de fièvre ne peut embarquer tandis que les passagers doivent remplir un questionnaire, qui doit être visé par les autorités. Ils doivent aussi se soumettre à une prise de température, pour obtenir leur carte d'embarquement.

 

De retour d'une zone contaminée, les voyageurs sont invités à surveiller quotidiennement leur température. Toute fièvre supérieure ou égale à 38 °C est considérée « suspecte ». Le malade (ou sa famille) doit obligatoirement se signaler au Centre 15.

 

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la fièvre hémorragique a fait 4 493 morts sur un total de 8 997 cas depuis mars. La maladie continuait de s'étendre géographiquement dans les trois pays les plus touchés – Sierra Leone, Guinée et Liberia, où le taux de mortalité peut atteindre 70 %. Pour la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à la maladie, « Ebola a une longueur d'avance sur nous » car l'épidémie « est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course ».

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