Didon ! l’on ne s’ennuie pas trop avec Goby Condé, le bouffon du bled, qui cavalcade jusqu’à Mamou, Dalaba et Pita pour faire son cinéma. Reprenons nos sérénades ! Vous avez vécu, à chaud, cette sortie ubuesque de l’aiglier ou dresseur d’aigle dans le bled. De notre côté aussi, nous avons regardé en différé sur la télé bidon nationale les bouffonneries du commis voyageur callé derrière le volant de sa vieille guimbarde à trois roues et demi. En le regardant sur scène, ça vous plonge irrémédiablement dans le monde romanesque de Fernando Vallejo.
« Je ne sais pas pourquoi il faut que les hommes voient si confusément ce qui est pourtant clair. » Rassure-toi, mon cher Fernando Vallejo ! Nous voyons clairement, à ce jour, qui est Goby Condé. C’est un farfelu fumiste. Un nafikhi pour parler dans la langue du terroir. Il est allé au Fouta Djallon entouré d’une horde de bérets rouges, armés jusqu’aux couilles de fusils-mitrailleurs, d’une bande de gardes du corps. Gobykhamé ne se déplace plus dans le patelin sans ses fusiliers et ses mitrailleurs à bords d’un carrousel bruyant de 4X4 et de voitures rutilant neuf. Il ne fait pas trop confiance à ses concitoyens qui, à ses yeux, traînent trois tares. C’est leur ethnocentrisme parce qu’étant peuls ou Forestiers et combattent sa dictature, leur propension au mensonge, leur kleptomanie face aux deniers publics. Comme vous l’avez remarqué : un garde du corps décati c’est-à-dire un peu « lokhou-lokhou » qu’on dit être un mercenaire israélien ou sud africain, talonne dorénavant Goby Condé partout où il se dandine dans le bled. C’est le roi nègre gardé par un blanc ou toubabou ou fotté. Combien ce garde du corps coûte-t-il au trésor public guinéen ? On le paye combien par mois ? Est-ce qu’il perçoit le même traitement salarial que les autres gardes du corps nègres ? Pourquoi Goby a subitement choisi d’apparaître en public gardé par ce mercenaire israélien ou sud africain rappelant dangereusement le mercenaire Bob Denard dans les îles Comores ? Goby reproche aux journalistes guinéens de ne pas êtres des limiers dans leurs enquêtes. Voilà un sujet sur lequel ils pourraient creuser pour nous dire de quoi ça retourne. Attendu que Gobykhamé est un complexé doublé d’un mégalomane.
Tout ce dont a oublié le roi Goby dans ses excentricités au Fouta Djallon c’est la canne de Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga et le mouchoir blanc de Sékou Touré pour corroborer le caractère absolutiste de son pouvoir.
Voyez-vous ! C’est Goby Condé qui va parler d’ethnocentrisme au Fouta Djallon ! Il pellette le pays, tamise les malinkés qui engoncent son régime, discrimine les peuls et par dessus tout il s’affiche en saint Juste. Putain ! Quel imbécile ! Quel saligaud ! Dans sa fière tapette, il tente de monter les peuls de Mamou contre les peuls de Labé pour mieux régner. « A la méthode de diviser pour régner », pour reprendre le mot à Augusto Roa Bastos, s’ajoute « celle efficace encore, de corrompre et prostituer, pour assouplir la société et en faire une pute attentionnée et docile. » C’est de ça que nous assistons aujourd’hui en Guinée. Et l’objectif de Goby Condé est justement de faire de la Guinée une pute attentionnée et docile. C’est pourquoi il compisse impudiquement les Mamounais en cancanant : « Moi, j’assume la Guinée dans toute sa totalité, dans ses crimes comme dans ses bienfaits. » Pouah ! Quel criminel ! Est-ce qu’il assume les crimes qu’il a perpétrés en tant que chef rebelles contre le régime de Lansana Conté en 2000 ? Est-ce qu’il assume la liquidation du député Facinet Béavogui qu’il avait fait assassiner à Abidjan ? Est-ce qu’il assume tous ces militants politiques peuls et Forestiers qu’il a fait massacrer par ses donzos ou donsos et les cognes à ses ordres depuis qu’il commande le pays ? S’il assume tous les crimes de sang commis par Sékou Touré, son gourou, alors Goby doit avoir les couilles d’assumer aussi ses propres crimes. Mais, non ! Goby ne fait jamais allusion à ces milliers de citoyens guinéens que les rebelles qu’il commandait avaient massacrés. Jamais ! Avant d’assumer ceux là que les dictateurs Sékou Touré, Lansana Conté et Moussa Dadis Camara ont fait assassiner, que Goby nous parle de ses propres crimes. D’autre part, en parlant de bienfaits de la révolution abjecte de Sékou Touré, Goby cite les soi-disant usines FAPA. Quel drôle de professeur, fait là Goby Condé !
Afakoudou ! Goby, tu nous plies de rire. Parce que même un étudiant de première année de droit va te distinguer un développement cosmétique dans une dictature par rapport à un développement durable dans une démocratie. Ouvre bien tes narines et réfléchis un chouïa ! Aucune réalisation dans le cadre d’un développement n’est solide dans les régimes tyranniques. Tout est fugace dans ces régimes. Tout finit par s’écrouler.
Continuons nos sérénades !
Goby ! Tu dis que les Guinéens aiment détourner. Et c’est pourquoi tu as fait « l’unicité des caisses. C’est-à-dire tout l’argent de l’Etat doit aller à la banque centrale. » Pour empêcher les ministres voleurs du bled de se servir à volonté en piochant dans les caisses du port autonome de Conakry ou de la Douane. Et tu fais revenir dans la foulée aux affaires Ibrahima Kassory Fofana, le ministre le plus décrié, qui a le plus couillonné Lansana Conté pour s’enrichir. Tu le bombardes ministre d’Etat à la présidence chargé des questions d’investissements et des partenariats publics privés. Tu nommes à ce poste Kassory Fofana ? Le même Kassory qu’on connaît, que tous les Guinéens connaissent ? En fait, tu as quelle merdique idée politique derrière la tête ? Pardon… Pardon yooooo…. Pardon. C’est nous qui ne comprenons rien à rien. Tu fais presque ce que t’a dit de faire Fernando Vallejo : « Volez et laisser voler, et ne vous aigrissez pas, ne soyez pas réactionnaire. » Tu as fait l’unicité des caisses pour te servir toi-même. La preuve : tu as siphonné 20 millions de dollars de la banque centrale de la république de Guinée vers une autre banque à Dubaï. Tu as détourné ces 20 millions de dollars. Tu es toi-même un voleur de deniers public à la tête du patelin. Si tu veux : nous autres sont des aigris, des réactionnaires, des pagailleurs.
Passons la serpillère sur ce déjà dit et redit de Gobykhamé qui clame à tout bout de champ le péché mignon de son gourou qui avait jeté un bébé vivant avec l’eau sale dans l’égout de sa révolution absolutiste. Mais revenons sur son dit là : « J’ai dit, tout le monde m’a entendu. Je n’accepterai plus la pagaille. Et je n’accepterai plus qu’on me diffame. Celui qui ment sur moi le procureur le poursuit. » Ce propos de Goby tenu à Mamou ne vous turlupine pas ? Ça n’éveille pas votre vigilance quant au risque d’un retour de « la bête immonde » qui va encore embrigader les esprits, imposer la pensée unique, malmener dans le pays le premier droit de l’être humain notamment le droit à la vie, faire du bled à nouveau un lupanar, égayer la jeunesse par la luxure et le libertinage sexuel, tout ça avec la promesse de construire un paradis terrestre pour les Guinéens du futur c’est-à-dire dans 40 ans ?
Ecoute, Mborré ! Redresse-toi et relis ce menaçant propos du professeur Goby Condé qui rappelle en filigrane le best-seller de Todd Strasser : « LA VAGUE ». Ça parle de Ben Ross qui, professeur d’Histoire, décide de faire entrevoir à ses élèves les mécanismes du nazisme, l’embrigadement des esprits, l’abandon de la critique et du libre arbitre face aux agissements du chef, du leader, du gourou. « Cela commence par un jeu et finit en dictature», avertit Todd Strasser. Si on ne lui barre pas la route, Goby Condé, soi-disant professeur de Droit, va vampiriser tout le bled et imposer son diktat. Il est évident maintenant pour tous que le pro-crieur est à ses ordres. Mais est-ce que c’est le diffamer que de dire ici qu’il fait chambre à part avec Djéné Kaba ? Est-ce que c’est mentir sur lui que de radiodiffuser sur les ondes des radios privées guinéennes qu’il a détournés 20 millions de dollars ?
Mborré ! On est en présence d’un tyranneau. Il veut t’enlever ton libre arbitre. Il veut te chosifier pour mieux te couillonner. Didon ! Opposons la pagaille républicaine à Goby Condé pour l’empêcher d’affouiller encore plus le bled. Goby Condé, le tyranneau veut devenir un tyrannosaure. Si on laisse faire il le deviendra sous peu. L’on assiste déjà à une recrudescence d’assassinats politiques dans la contrée. Le pouvoir tente de museler les jeunes musiciens du bled qui ne chantent pas les louanges du tyranneau. Celui-ci tente par tous les moyens de confisquer leur liberté de penser et de chanter. Si l’on ne dit rien, l’on ne fait rien le tyranneau n’hésitera pas à les faire liquider physiquement et de mettre leur assassinat sur le compte du banditisme ambiant dans le pays.
A l’instar de Hitler, le premier dictateur guinéen Amadou Sékou Boucher avait réussi à faire du slogan : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action » un cauchemar pour les Guinéens épris de liberté, de justice et de démocratie. Beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui bourrelés de remords. Si nous n’agissons pas maintenant pour bloquer Goby à se muer en tyrannosaure nous tous qui rêvons de voir notre pays prendre place auprès des nations policées et développées serons bourrelés de remords et de regrets. Goby cherche à dominer le pays et à imposer son diktat comme Sékou Touré avait dominé la Guinée et imposé sa dictature aux populations. Et dans son roman « LE PROCUREUR », Augusto Roa Bastos d’écrire : « Abattre le tyran peut changer du tout au tout une société réduite en esclavage. Voilà l’objectif qui compte. La liquidation d’un homme nuisible et médiocre dont le pouvoir absolu ne s’est construit que sur la faiblesse absolue des opprimés est seulement un moyen d’y parvenir. » Sékou Touré n’avait pas été abattu. Il avait plutôt crevé de mort naturelle pendant son opération à Cleveland. Il s’était fait péter les cordes vocales à force d’aboyer et de se battre contre des moulins à vent et pour aller mourir au cœur de l’impérialisme qu’il vitupérait alors.
En fait quels bienfaits Amadou Sékou Boucher avait légué aux Guinéennes et aux Guinéens ? Parce que Goby Condé crie sur les toits du Fouta Djallon les bienfaits de son gourou. Il y avait effectivement les FAPA et beaucoup de bâtards que l’on reconnaît par les traits physiques et leur force d’aboiement. Ah, oui ! Sékou Touré et Emile Cissé aimaient le sexe et avaient produit des tas d’enfants illégitimes au regard de la loi de la république. Mohamed Touré, le fils putatif de Sékou Touré, ne veut pas reconnaître à ce jour ces derniers pour ne avoir à partager. Le gars, né de Maïmouna Kanté et de Sékou Touré, la quarantaine aujourd’hui, se démène depuis comme un diable pour être accepté par le fils putatif et par Andrée Duplantier Touré, la mémé de la révolution sékouréenne. Goby Condé sera-t-il assez effronté pour parler de ce bienfait de Sékou Touré à l’occasion des festivités de l’indépendance de la Guinée dans la ville de Mamou ? En tout cas la prochaine fois, Goby Condé doit citer le vagabondage sexuel comme la quatrième tare des dirigeants guinéens et d’autres guinéens moyens. On reste à l’écoute !
Benn Pepito
Interview Diouldé Diallo: {mp3}dioule_diallo{/mp3}