blaise compaore_2L'opposition a appelé vendredi le peuple à "maintenir la pression" et a exigé le départ "sans condition" du président Blaise Compaoré, qui a promis une transition au Burkina Faso mais refuse de démissionner.

Au lendemain de violentes émeutes contre le régime et de l'annonce par les militaires qu'ils prenaient le contrôle du pays, des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus vendredi matin dans la rue à Ouagadougou. Massés sur la place de la Nation, devant l'état-major des armées, ils criaient notamment "Blaise dégage!".

 

L'opposition "appelle le peuple à maintenir la pression en occupant l'espace public", a déclaré l'un de ses principaux responsables, Zéphirin Diabré lors d'un point de presse, dénonçant "une confusion générale au sommet de l'Etat".

 

"Le préalable à toute discussion relative à toute transition politique est le départ pur et simple et sans condition de M. Blaise Compaoré", a-t-il insisté.

 

ete bilan des troubles reste pour le moment incertain. Deux opposants ont fait état d'une trentaine de morts et plus de 100 blessés. L'AFP n'a pu confirmer que quatre morts et six blessés graves dans la capitale.

 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des tirs ont résonné aux abords de la présidence, sans qu'il soit possible de s'en approcher, des soldats de la garde présidentielle très nerveux en interdisant l'accès, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province, appels à la démission du président: le Burkina s'est enflammé jeudi. Cette crise a provoqué l'intervention des militaires, puis du président Compaoré dans la nuit, créant la confusion générale.

 

Le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, dans un communiqué lu par un officier, a annoncé la création d'un "organe de transition", chargé des pouvoirs exécutifs et législatifs, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois".

AFP