ebola_1Le saviez-vous ? L’imam Guinéen décédé des suites d’Ebola était aussi un marabout qui prétendait pouvoir guérir le mal. Il a été conduit à Bamako par deux douaniers du Bureau 801 sis à Faladjè, lesquels n’ignoraient nullement les origines de son mal. Non plus la Clinique Pasteur qui a caché le mal. Trois facteurs à l’origine du malheur des maliens.

 

Parce qu’ils se sentaient redevables au marabout en question, ils ont entrepris de l’évacuer parmi les leurs à Bamako. Ces deux douaniers relevant du Bureau 801 sis à Faladjè étaient, en fait des clients de l’Imam qui faisait également office de marabout à Siguiri en Guinée. C’est justement à ce titre qu’il accueillait de nombreux patients à domicile. Son irresponsabilité causera d’abord la perte de son épouse et de quelques membres de sa famille, tous décédés des suites d’Ebola. Et lui-même contracta la maladie. Il fallait s’y attendre. Mais il pouvait mourir à sa guise à Siguiri sans que le reste du monde ne s’en émeuve n’eurent-été ces deux douaniers maliens irresponsables.

 

S’estimant redevables au patient, ils le transportèrent à Bamako. Mais de quoi s’estimaient-ils redevables au mourant ? Souvenez-vous que l’Imam faisait également office de marabout et prétendait détenir des pouvoirs comme celui d’obtenir un poste juteux à un douanier naïf. Eh bien, nos deux parfaits idiots, n’ignorant absolument rien de la situation qui prévalait, accompagnèrent personnellement le patient dans sa famille d’accueil à Djicoroni, puis à la Clinique Pasteur.

 

C’est ici qu’ils trouveront d’autres parfaits idiots. Ces derniers, parfaitement informés des enjeux, se chargèrent du patient, sans en informer les autorités compétentes. Le malade resta quelques jours avant de succomber. Preuve de l’incompétence des services hospitaliers ici : ils firent transporter le corps dans la famille d’accueil sise à Djicoroni. Et c’est à partir d’ici, que nos deux douaniers intervinrent une fois de plus, en donnant les moyens pour évacuer le corps sur Siguiri en Guinée. Est-il besoin de dire que la sœur du défunt qui accompagna la dépouille est, elle aussi décédée ? Le patriarche de la famille d’accueil à Djicoroni aussi. Les autres membres de la famille restent en quarantaine. On le sait, l’infirmier de la clinique a également succombé. Quant au deuxième médecin traitant, il a failli être lynché par la population en colère. Lui aussi est sous surveillance médicale. Désespérant !

 

Tout n’est cependant aussi triste. C’est le geste des autorités guinéennes qui constitue, dans cette affaire, un véritable motif de satisfaction. Le vieux marabout était, en fait, surveillé. Les autorités du pays (Guinée) n’ignoraient pas qu’il recevait chez lui à domicile des personnes soupçonnées d’Ebola qu’il prétendait guérir. C’est, à son absence, pendant que lui-même se trouvait à la Clinique Pasteur à Bamako, que son épouse décéda. Toute chose qui confirma les soupçons des autorités guinéennes qui se mirent alors à la recherche du Vieux lui-même. Et elles apprirent qu’il se trouvait à Bamako, évacués par deux douaniers du Bureau 801. Et sans tarder, elles informèrent Bamako de la situation. C’est ainsi que l’affaire fut découverte. Mais le mal était déjà fait.

 

A l’heure actuelle, on recense malheureusement de très nombreux cas à Bamako et dans certaines villes du pays. Cela, à cause de l’irresponsabilité de deux douaniers et d’une clinique.

 

B.S. Diarra

 

Source: La Sentinelle

http://malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/la_sante_au_mali/116420-les-vraies-causes-d%E2%80%99ebola-au-mali-un-marabout-pr%C3%A9tentieux,-2-dou.html