logo_guineeLe récent séjour à Dakar du Chef de file de l’opposition guinéenne, El Hadj Cellou Dalein Diallo, a été mis à profit par le leader de l’UFDG pour poser les jalons de la réorganisation de son parti et planifier le renouvellement des instances à la base, en prélude bien-entendu aux prochaines consultations électorales, constitutionnellement et logiquement prévues en 2015. Aussi, le Challenger d’Alpha Condé à la Présidentielle de 2010 n’est guère parti du dos de la cuillère pour marteler que son parti n’acceptera guère le report des élections pour une quelconque raison fantaisiste, non sans préciser qu’en cas de non respect des délais constitutionnels, l’opposition et toutes les forces vives du pays feront constater la vacance de pouvoir assortie d’une transition sans Alpha Condé.

 

Il n’en fallait pas plus pour pousser la Représentation diplomatique de notre pays à projeter une stratégie d’exclusion massive des militants de l’opposition estimés à plus d’un million et demi d’âmes au pays de la Téranga. Depuis, l’ambassade de Guinée à Dakar a entamé une tournée d’information portant sur la nouvelle procédure d’obtention de la carte consulaire, du moins taillée sur mesure, sans laquelle pièce d’identification, le droit de vote est compromis. Pour ce faire, les émissaires de notre ambassade étaient, le week-end écoulé, les hôtes de nos compatriotes du Centre de Fabrique Artisanale de Dakar sis au cœur du célébrissime marché panafricain dénommé Sandaga. Plus de mille ressortissants guinéens travaillent dans ce centre dont l’Administrateur Général est notre compatriote Barry.

 

A en croire les messagers de l’ambassade, tous les Guinéens nés au Sénégal et/ou ne disposant pas de pièces d’identité établies ou d’acte de naissance délivré par les autorités compétentes en Guinée n’auront désormais droit à la carte consulaire que sur présentation du certificat de nationalité de leurs parents, lesquels certificats devraient être établis trois ans avant l’année de la tenue de toutes élections auxquelles les intéressés désirent participer, arguant que plusieurs milliers de ressortissants étrangers se sont déjà fait délivrer malhonnêtement la carte consulaire pour des motifs divers et variés.

 

Considérant que ces nouvelles mesures constituent un piège tendu aux militants de l’opposition qui constituent quatre-vingt-dix pour cent des Guinéens vivant au Sénégal, les personnes visées n’entendent pas se laisser faire et menacent de marcher sur les locaux de notre Représentation diplomatique dans les tout prochains jours, si lesdites mesures ne sont pas reconsidérées dans les meilleurs délais. Attendons de voir !

 

Mandian SIDIBE, Journaliste en exil forcé à Dakar