militaire_burkinaLa garde présidentielle, corps d’élite de l’armée du Burkina Faso, a réclamé mercredi 4 janvier la démission du Premier ministre Isaac Zida, son numéro 2, signe de la fragilité du nouveau pouvoir installé depuis la chute de Blaise Compaoré.

C’est en effet la première fois que le président Michel Kafando et son Premier ministre sont confrontés à une pareille crise. Ils ont pris la tête des institutions de transition mises en place après que le président Compaoré a été chassé fin octobre par la rue à l’issue de 27 ans de règne.

« Les soldats du RSP (Régiment de sécurité présidentielle) réclament la démission du Premier ministre », a affirmé à l’AFP une source sécuritaire, ce qui a été corroboré par plusieurs sources.

Coup de semonce

En question : la dissolution « pure et simple » de la garde présidentielle, que le lieutenant-colonel Zida a appelé publiquement de ses vœux en décembre. Depuis lors, les membres du régiment, qui fut l’un des piliers du régime Compaoré, « craignent pour leur structure », estime un observateur.

Le premier coup de semonce date du 30 décembre, explique un diplomate, qui raconte : « des membres du RSP sont venus chercher Zida durant un conseil des ministres. Ils lui ont dit : “On veut certains postes, tu as jusqu’au 30 janvier”. »

La garde présidentielle conteste ainsi la nomination du commandant Théophile Nikiéma, un proche du Premier ministre, au poste de chef d’état-major particulier de M. Kafando. Elle veut le voir remplacé par le colonel major Boureima Kéré, le numéro 1 du RSP, selon des sources sécuritaires.

Conseil des ministres annulé

Mais le Premier ministre et Auguste Denise Barry, son ministre de la Sécurité et l’un de ses très proches, procèdent ensuite à diverses nominations « qui restent en travers de la gorge du RSP, selon le diplomate. On s’attendait à de tels événements. Il y avait des tensions ».

Mercredi matin, le conseil des ministres n’a pu se tenir, l’ensemble des ministres attendant pendant une heure le chef du gouvernement, pris par une réunion surprise avec des membres de la garde présidentielle.

L’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et le Mogho Naba, le chef suprême des Mossi (ethnie majoritaire), sont montés au créneau pour jouer les médiateurs.


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