alpha_conde_3Aujourd'hui, après l’annonce tonitruante par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) du calendrier des prochaines échéances présidentielles et communales en Guinée, l'heure n'est plus aux pourparlers entre l'opposition et le pouvoir dictatorial d'Alpha Condé.

Ainsi, la stratégie que devrait adopter l’opposition guinéenne pour que ses revendications soient entièrement satisfaites, est de déclencher, au-delà de toutes divergences et considérations politico-ethniques et sans plus attendre, la désobéissance civile et une vaste insurrection populaire pour demander le départ imminent d'Alpha Condé avant la tenue des prochaines élections présidentielles du 11 novembre 2015.

Le chronogramme ainsi fixé par la CENI n'a rien de surprenant parce que, depuis son ascension au pouvoir en 2010, Alpha Condé s'était déjà attelé à mettre en place une stratégie pour se faire réélire pour le second mandat par tous les moyens, y compris les moyens de la violence et de la fraude afin de pouvoir reconduire un second mandat à la tête du pays.

Donc la décision de la CENI n'est rien d'autre qu'un aboutissement logique de ce processus qui a pris bientôt cinq années pour s’installer dans le paysage institutionnel et socio-politique du pays.

Et pour cause, les opposants n’ont pas été suffisamment réactifs et vigilants pendant ces cinq années pour s’attaquer à l’essentiel du problème guinéen qui est Alpha Condé avec sa mauvaise gouvernance, plutôt de s’intéresser qu'à des aspects périphériques soit du processus électoral.

Dépuis l’arrivée d’Alpha Condé, sa stratégie était claire qui est de dompter vaille que vaille la CENI et dans ce schéma des choses Alpha Condé s’est donné tous les moyens frauduleux pour avoir une majorité confortable. La CENI a ainsi été totalement assimilée et juridiquement ballottée pour chapeauter l’ensemble de ce pseudo processus à tel point que Alpha Condé se permet de dire, aujourd'hui, que la CENI a délibéré, puisque nous savons tous très bien: la CENI et Alpha Condé ne font qu'un.

Cette forme d’impunité que l'opposition a longtemps laissé faire a permis à la stratégie mise par Alpha Condé, "step by step", d'être plus ou moins aveuglement validée par certains responsables de l’opposition.

Maintenant la question est tout à fait pertinente: Que faut-il faire pour chasser Alpha Condé du pouvoir sachant qu'il a le monopole de la violence et de la répression des forces de l'ordre?

Pour ce faire, l'opposition doit impérativement s’organiser pour demander à la population guinéenne de tout faire et de tout mettre en oeuvre pour abréger la mauvaise gouvernance d’Alpha Condé en le faisant quitter du pouvoir, le plutôt possible, par la rue, parce que c’est la souveraineté du peuple qui est en train d’être bafouée: C’est une obligation civique et citoyenne pour ne pas que le peuple s’enfonce davantage dans une dictature sans précédent. Il n'y a pas d’autres alternatives, ni d'autres chemins à part celui-ci parce que c’est Alpha Condé qui nous oblige à agir de cette manière. C’est la seule alternative réaliste qui pourra sauver la Guinée du chaos.

Nous ne sommes pas sans savoir que le gouvernement par la boîte à résonnance de son porte-parole, Damantang Albert Camara martèle à qui veut l’entendre qu’il n’est en rien tenu par ce document ou cet "accord’’ annexe du 8 juillet 2013 qui prévoyait la tenue des élections municipales dans le premier trimestre de 2014. Au simple motif qu’il ne l’a jamais signé. Cette position, il l’a réaffirmée dans une déclaration faite le jeudi dernier.

Aujourd'hui, il plus que impératif de demander le départ d’Alpha Condé. C’est la seule qui nous est offerte. Ne pas le faire reviendrait à cautionner tous les frasques et agissements du gouvernement Condé, de voir dans les prochains mois le pays sombrer dans un chaos indescriptible comme c'était le cas chez nos voisins ivoiriens et nos confrères centrafricains, il y a de cela quelques années.

D'ici là, j'espère que de toute mes forces que la Guinée évitera ces tragédies avant qu’il ne soit trop tard.

 

 

Alpha Amadou SOW