collectif_adpEn Guinée, l'opposition s'insurge contre les agressions dont sont victimes des personnalités politiques depuis plusieurs mois. Après l'assassinat d'un ancien ministre en février, le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a été poursuivi par des motards qui ont fait feu sur son véhicule, le dimanche 5 avril.

 

Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition et président de l’Union des forces du changement (UFC), n'a pas digéré la course poursuite avec deux motards armés, dimanche dernier, alors qu'il rentrait à son domicile en voiture. L'opposition s'est emparée de l'affaire pour dénoncer une insécurité grandissante contre le personnel politique. Elle avait même promis d'apporter les preuves de l'existence d'escadrons de la mort avant d'y renoncer, affirmant vouloir protéger ses sources.

 

Cependant, pour le porte-parole de l'opposition, le chef de l'Etat, Alpha Condé, est responsable de la sécurité des opposants : « D’abord, c’est lui le chef de l’Etat et donc à ce titre, sa première mission c’est d’assurer la sécurité de ses citoyens et de leurs biens. Puis il y a l’impunité qui caractérise systématiquement ce type d’agression. Ce qui laisse à penser, qu’il y a certainement des couvertures au niveau des hautes autorités qui empêchent que les procédures, les investigations engagées n’aboutissent », estime Aboubacar Sylla.

 

Le gouvernement reste serein face à la polémique et rappelle que la lutte contre l'impunité est justement l'un de ses combats, comme le confirme Albert Damantang Camara, porte-parole du gouvernement : « Nous avons fait de telle sorte que l’opposition ait un statut, que le chef de file de l’opposition l’ait, qu’il soit protégé par des gendarmes en permanence. Dans la mesure du possible, nous faisons de même pour la plupart de ceux qui le réclament. Nous venons de mettre la main sur les assassins de madame Boiro, sur ceux de monsieur Diaouné. Je crois que la justice fait son travail et la police également ».

 

Aïssata Boiro, directrice nationale du Trésor, a été assassinée en novembre 2012, tandis que Thierno Aliou Diaouné, un responsable de la société civile, a trouvé la mort le 6 février dernier à Conakry.

RFI