foule_1Six personnes ont comparu suite aux violentes manifestations du début de semaine à Conakry, jeudi 16 avril, au tribunal de Mafanco, en banlieue de la capitale. Cinq ont été condamnées à des peines de deux à six mois de détention pour « troubles à l'ordre public ». Dans le même temps, 36 personnes devaient comparaître devant un autre tribunal, à Dixinn, dans une procédure de flagrant délit. Mais le jugement a été reporté à lundi prochain.

Après les violences du début de semaine, ils sont encore plusieurs dizaines de Guinéens en détention, à attendre leur futur jugement. Les premiers à passer devant le tribunal ont quasi tous écopé de prison ferme.

 

Une décision totalement injuste selon maître Alseny Aissata Diallo. L'avocat dénonce des condamnations pilotées par le pouvoir : « Ce sont des hommes qui ont été appréhendés soit dans leurs boutiques, soit dans leur chambre. On est allé les cueillir sans que le procureur n’apporte la moindre preuve. Ici c’est la force qui est devant le droit. C’est une justice caporalisée qui est aux ordres. C’est dans le souci simplement de décourager les éventuels manifestants. »

 

Interrogé, Albert Damantang Camara le porte-parole du gouvernement a répondu que tout avait été fait pour rendre la justice indépendante et qu'il ne contrôlait en rien ses décisions. Alors ce jugement risque-t-il de faire capoter un éventuel dialogue avec l'opposition? « C'est un risque », répond le porte-parole, ajoutant que c'est elle qui a choisi de refuser le dialogue pour descendre dans la rue.

 

Justement jeudi matin, dix ministres ont présenté au chef du gouvernement, leurs propositions en vue de relancer les négociations. Selon une bonne source, il n'y aura pas de préalable. « On ne peut pas stopper les travaux de la Commission électorale », confie cet interlocuteur qui précise qu'une « démarche solennelle » sera entreprise auprès de l'opposition. Cette dernière proteste notamment contre le nouveau calendrier électoral et exige la suspension des travaux de la Commission électorale. Elle a toutefois suspendu ses manifestations jusqu'à lundi.

RFI