decapitationL’Arabie saoudite recrute : huit bourreaux manquent dans le royaume. Aucune compétence particulière n’est requise. L poste consiste principalement à administrer la mort et exécuter les peines comme les amputations et les coups de fouet. L’annonce publiée sur le site de recrutement du service public précise que les impétrants commenceront au plus bas de l’échelle des salaires des fonctionnaires religieux.

 

Le royaume saoudien est régulièrement critiqué par des organisations de défense des droits de l’homme pour les exécutions de condamnés à mort, en général par décapitation au sabre. La peine est de plus en plus fréquente : selon un décompte de l’AFP, 85 exécutions ont eu lieu depuis le 1er janvier, contre 87 sur l’ensemble de l’année dernière. Le chiffre pour 2014 atteint 88 selon Reuters et Human Rights Watch, 90 selon Amnesty International.

Nombre d’exécutions en hausse

 

Viol, meurtre, apostasie, vol à main armée et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans le pays régi par une version rigoriste de l’islam. La plupart des exécutions visent des condamnés à mort pour meurtre, mais beaucoup concernent également des trafiquants de drogue. La moitié des condamnés sont des sujets du royaume, les autres viennent du Pakistan, du Yémen, de Syrie, de Jordanie, d’Inde, d’Indonésie, de Birmanie, du Tchad, d’Erythrée, des Philippines et du Soudan.

 

Les autorités saoudiennes ne se sont pas expliquées sur la hausse du nombre d’exécutions depuis le début de l’année. Des diplomates en poste l’attribuent à l’augmentation du nombre de magistrats qui a permis d’examiner toutes les affaires en souffrance dans les tribunaux du royaume. D’autres estiment qu’il s’agit d’une manière d’envoyer un message de fermeté alors que la région traverse une zone de turbulences.

 

Lors d’une conférence de presse à Riyad, où il faisait une visite en grande pompe, le président François Hollande a rappelé que la France milite pour l’abolition de la peine de mort. A l’occasion de cette visite, Amnesty International a déploré que, près de cent jours après son arrivée au pouvoir, le roi Salman n’ait pas pris de mesures pour « améliorer un bilan épouvantable ».

 

En 2014, la Chine était le pays qui avait mis à exécution le plus de condamnations à la peine capitale, avec plusieurs milliers de mises à mort, suivie par l’Iran et l’Arabie saoudite, rappelait l’ONG en mars dans son rapport annuel sur la peine de mort (document au format PDF).

 

AFP