collectif_adpL’opposition guinéenne a menacé de reprendre, la mort dans l’âme, les manifestations politiques à Conakry et à l’intérieur du pays. C’est du moins ce qu’a appris votre quotidien à Conakry, ce 27 juillet, après une plénière de l’opposition républicaine réunie à Hamdallaye, au QG de l’Union des forces démocratiques de Guinée, pour faire le point de la situation sociopolitique guinéenne. Avaient pris part à la rencontre, entre autres, Cellou Dalein Diallo le président de l’UFDG, Jean-Marc Telliano du RDIG, Aboubacar Sylla de l’UFC et porte-parole de l’opposition.

Après leur huis clos, Aboubacar Sylla le président de l’Union des forces du changement et porte-parole de l’opposition a révélé que les opposants ont examiné le « dernier courrier de la mouvance présidentielle adressée au président du cadre du dialogue, Me Cheick Sako ». Selon eux, ce courrier est purement et simplement un rejet de leurs propositions de sortie de crise. Arguant que ce dialogue n’était qu’une opération de com qui avait pour objectif de « présenter le gouvernement et sa mouvance politique comme des entités ouvertes à la négociation, alors qu’il n’en est absolument rien du tout.» Sans avoir annoncé une date de la reprise de leur manifestation, il a annoncé que l’opposition « a réitéré son engagement de s’inscrire désormais, comme elle l’avait dit auparavant, dans une logique de manifestation ininterrompue sur toute l’étendue du territoire national, selon un calendrier qu’elle communiquera dans les prochains jours. »

Il a insisté à dire qu’aujourd’hui, l’opposition n’a pas « le choix. La mouvance présidentielle et le pouvoir jouent la montre. Tout est fait pour nous retarder, pour gagner du temps et pour nous mettre devant une situation d’urgence où il ne sera possible de rien améliorer en ce qui concerne le processus électoral, pour nous amener à des élections qui vont être une vraie mascarade électorale. Et l’opposition n’est pas prête à accepter cette situation ».

Chambas, critiqué

Mohamed Ibn Chambas, le Représentant spécial des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, est dans le viseur de l’opposition guinéenne. Au cours de leur plénière de ce 27 juillet, les opposants Guinéens lui ont reproché « d’avoir présenté aux Nations Unies, un rapport qui dit que tout va bien (en Guinée Ndlr), que le dialogue s’est bien passé et qu’il n’y a qu’un ou deux points qui restent à faire ». Or, ajoute Aboubacar Sylla, tout le monde sait « qu’aucun des dix points inscrits à l’ordre du jour n’a fait l’objet d’un consensus, d’un accord ».

La communauté internationale aussi

Par ailleurs, l’opposition a tancé la communauté internationale à travers ses représentants en Guinée. M. Sylla a dénoncé que des membres de la communauté internationale aient récemment signé un document intitulé accord d’étape du 3 juillet 2015 qui n’en était pourtant pas, parque ledit document ne portait « une quelconque signature de l’opposition. Nous avons déploré que certains membres de la communauté internationale aient paraphé un tel document alors qu’il ne devrait être signé par elle. Parce que jouant le rôle de témoin, ils ne devraient le signer qu’après que les parties au dialogue l’aient signé. » Les opposants comptent tout de même sur la même communauté internationale pour débloquer la crise politique guinéenne, qu’elle dit être entretenue par le pouvoir d’Alpha Condé et sa mouvance politique.

Aliou Diallo pour www.guinee58.com