conakryDepuis jeudi, de fortes pluies s'abattent sur Conakry. Faute d'évacuation suffisante, plusieurs quartiers de la capitale guinéenne sont inondés, avec des commerces fermés, des voitures à l'arrêt. Les inondations impactent la vie de la capitale. Quatre personnes ont déjà perdu la vie, cinq selon d'autres sources.

 

C'est l’un des nombreux accidents mortels qui s’est produit le week-end dernier à Conakry. Trois frères, Abdul, Amadou Oury et Teagan, la victime, se sont retrouvés coincés dans un même véhicule. Sous la poussée des eaux de pluies diluviennes, ils ont emprunté une route secondaire avant de tomber dans un caniveau d’évacuation.

 

L’un des rescapés témoigne : « il y avait un embouteillage vers le marché, on a pris un raccourci. Arrivé à un moment, je sentais que la voiture ne bougeait plus. C’est à ce moment qu’on a compris que la voiture commençait à se noyer. On a essayé de se débattre pour sortir de la voiture. Il y avait beaucoup d’eau. On a pu casser les vitres, moi et mes deux jeunes frères on a pu sortir, on a pu nager. On s’est même accroché dans l’eau. Mais malheureusement Teagan, l’eau l’a emporté, je l’ai vu partir. Je pouvais plus rien faire. Il criait mon nom, je l’ai vu partir malheureusement… »

 

Amadou Oury lance un appel aux autorités guinéennes. « Il faut essayer de mettre des panneaux de danger pour secourir les gens. Il y a beaucoup de gens qui se noient chaque année. Il faut essayer d’interdire les zones qui ne sont pas accessibles par des véhicules, par des personnes, il faut mettre des barrières », préconise-t-il.

 

Dans la rue, des femmes manifestent aussi leur colère. « En Guinée, si c’est pas Ebola qui nous tue, ce sont les noyades et les inondations. Et surtout, la plupart des victimes, ce sont des adolescents. La Guinée, c’est la poisse. »

 

Oumar Kamara habite dans le quartier de Sandervalia à Conakry. Il a pu constater l'importance des dégâts, même si la population se serre les coudes pour améliorer la situation.

 

« C’est l’une des inondations les plus importantes que Conakry a enregistré puisqu’il y a déjà eu quatre morts et beaucoup de dégâts matériels. Dans certains quartiers, les voitures ne peuvent pas passer. Quand elles essaient de passer, elles se noient automatiquement. Il y a un fort courant. Les caniveaux qui ne sont pas fermés posent beaucoup de dégâts et de problèmes. On peut dire que le niveau à un peu baissé puisqu’il y a eu un peu d’aide et les jeunes du quartier ont été solidaires en essayant de nettoyer les caniveaux pour que l’eau puisse passer. »

RFI