alpha_condeTu vois, Mborré ! « Lorsque chacun est libre, chacun s’intéresse et s’amuse de ce qu’il fait, de ce qu’il dit, de ce qu’il écrit. » Selon Benjamin Constant. Et nos leaders politiques prouvent bien cela en actes et en paroles dans la vie de tous les jours.

Après Cellou Dalein Diallo de l’UFDG qui s’est fait tancer méchamment pour avoir rencontré au palais Gokhi Fokhè, dans le cadre du dialogue politique, Goby Condé, le suzerain du bled, on a entendu la semaine passée Sidya Touré de l’UFR estimer que « ça valait la peine » que lui aussi aille sur ce lieu scénique babiller, sans en informer ses compères des autres partis de l’opposition, avec le maître des lieux. « Nous avons souhaité dans le cadre du dialogue qui est en cours, échanger avec le chef de l’Etat sur les questions concernant ce dialogue là, notamment les trois questions qui opposaient la mouvance à l’opposition. (…). Ce ne sont pas ces points de détail qui représentent en réalité un problème aujourd’hui. Quel que soit celui qui viendra comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre, notre souhait à tous, notre vœu est que la Guinée connaisse un peu plus de stabilité et que s’établisse un consensus national qui permette de relancer le pays pour le profit de tous nos compatriotes. Donc, on peut s’accrocher à des points, à des élections qui peuvent être discutées et qui aboutiront à des résultats peut-être certes, mais qui resteront des résultats contestés. » Il y a quelque chose qui intrigue dans ce pathos de Sidya Touré. Sorti de la bouche même d’un opposant qui vise à succéder Gobykhamé au palais Gokhi Fokhè, l’on estime qu’il y a quelque chose qui se trame. Il a le toupet de considérer ces trois questions pour la satisfaction desquelles l’opposition s’est fait étriper par le régime en place de « points de détail ». Détail ! « Points de détails » ! Ah, non ! Sidya Touré est encore un leader politique de l’opposition. Et c’est impertinent qu’il réduise ces revendications notoires de l’opposition à des « points de détail ». Beaucoup de Guinéens ont été massacrés par les forces répressives de Goby du fait de ces revendications. C’est gauche. C’est maladroit. C’est inacceptable. C’est même inhumain. Sidya Touré a véritablement manqué de tact. Il fait montre là de dilettantisme politique bien qu’il pratique la politique depuis le 9 juillet 1996, date à laquelle le Général Lansana Conté l’avait balancé à la tête de la Primature. Sidya Touré doit absolument présenter ses ex cui-cui à tous les militants de l’opposition et particulièrement aux familles de tous ces militants qui sont morts pour l’avènement de la démocratie, de la liberté, de la justice en Guinée. On lui en tiendra rigueur pour toujours s’il ne le fait pas. Car il n’a pas le droit de dire ce qu’il a dit là. On le connaît. On le respecte. Il n’a pas le droit de faillir de cette façon là. Bien sûr qu’il est libre de choisir son camp notamment rester dans l’opposition ou faire son entrisme dans le camp présidentiel. Il est totalement libre d’apporter de l’eau au moulin de Gobykhamé d’autant qu’il est un politique libre. Il n’est publiquement allié à une aucune formation politique d’envergure. C’est un fait. Mais l’homme politique se doit de bien choisir les mots qu’il lâche dans l’air.

Il vous souvient de ce Jean-Marie Le Pen qui vient justement d’être exclu du Front national du fait de son propos de mauvais aloi : « les chambres à gaz étaient un détail de la guerre, à moins d'admettre que c'est la guerre qui était un détail des chambres à gaz... » Vous voyez ! Ah, non ! L’on ne fait pas un rapprochement Sidya Touré /Jean-Marie Le Pen. Ils n’ont certes rien de commun. Mais l’on persiste à marteler qu’un Sidya Touré ne doit pas se laisser aller comme un Goby Condé qui pétarade tout ce qui lui vient dans la bouche. Sidya Touré n’est nullement « un nabot politique » comme le disait d’ailleurs Gobykhamé il y a un certain temps. Seulement il faut savoir bien se servir de sa tête quand on est en politique. Sinon vous blessez consciemment ou inconsciemment des familles de victimes de tel acte ou de tel autre acte perpétré pendant une dictature, dans un régime autocratique à l’instar de l’actuel. Cette lourde faute politique de Jean-Marie Le Pen fait toujours un tollé dans les landerneaux politiques français. Sinon c’est ce même Jean-Marie Lepen qui profère que « La politique est une maîtresse exigeante. » Mais il ne se l’applique pas dans son défoulement verbal. Donc respect à tous les adhérents et partisans des différents  clubs politiques de l’opposition guinéenne. Et c’est pourquoi l’incongruité de tous ces mots sortis directement de la bouche de Sidya Touré nous plonge dans la prostration. Sidya ose débiter : « Quel que soit qui viendra comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre » prochain. Pourtant Sidya est l’un des rares hommes politiques guinéens qui consacre un tout petit de son temps à survoler les journaux, à farfouiller quelques grimoires et à musarder devant le petit écran pour capter ce qui se passe ailleurs dans le monde. Sidya est un cosmopolite. C’est quelqu’un qui s’informe, qui lit, qui rit beaucoup et qui est d’un commerce agréable. Et pourtant ! Et pourtant ! L’emploi du verbe « viendra » est incongru dans ce propos surtout venant d’un opposant de son gabarit et qui, dit-on, commande la troisième force politique du bled. Sidya Touré n’est pas Amadou Oury Diallo dit Sadakaadji qui vient de tourner casaque de façon honteuse et spectaculaire en appelant à voter pour le tyran scotché au palais Gokhi Fokhè.

Diallo Sadakaadji n’a pas la formation intellectuelle en ce sens qu’il pourrait être excusable de ses bourdes politiques. C’est un complexé qui pose devant un rayon de livres pour se faire passer ce qu’il n’est pas du tout. C’est un affairiste. Il n’a jamais fait preuve de conviction inflexible pour les luttes démocratiques. Aujourd’hui, ce gars pousse des ailes : « J’ai décidé de soutenir Alpha Condé. Je le dis haut et fort. J’invite donc tous mes partisans à voter pour le Pr Alpha Condé le 11 octobre (…). Il m’a convaincu. On fait la politique avec la raison, pas avec le cœur. » Diallo Sadakaadji est convaincu d’avoir ainsi parlé en grand lettré. Bidon ! D’abord l’on rétorque haut et fort, qu’aucun des aigrefins ne répondra à son invitation. Car l’on n’a pas obligation morale d’aller à une invitation que l’on réprouve et surtout qu’elle soit satanique. Certainement Gobykhamé l’a convaincu de ne plus le persécuter et de le laisser prospérer dans ses affaires. Mais aux yeux de toutes ces Guinéennes et de tous ces cas dans le patelin qui aspirent à leur propre développement et au développement du bled, Goby Condé est un obstacle à franchir, un fourbe qui cherche par tous les moyens à garder ce trône enchâssé de tous les privilèges pour lui. Qu’ils ne se trompent pas : Goby Condé est un dictateur et agira toujours en dictateur. Rien à faire pour changer son caractère à 77 ans et à soigner son langage de charretier. Quand à Diallo Sadakaadji, il démontre dans le cadre de la prochaine recomposition du paysage politique guinéen, qu’il n’a pas sa place en politique en tant que leader d’opinion. Il nous raconte des salades et ne comprend pas qu’on fait effectivement la politique avec la raison et avec le cœur. Bordel ! Voilà un drôle susceptible de fourvoyer, pour une raison politicienne, les élèves et étudiants du bled qui le liront. Ils vont croire être en présence d’un grand penseur. C’est un imposteur. Son affaire c’est la recherche du profit. Woilà ! L’instruction a un prix. Il semble qu’il est pourri d’argent. Alors, Mbarring ! Exige une rétribution pour l’inculquer dans le carafon qu’on fait effectivement la politique avec le cœur et avec la raison, vis versa. Le cœur et la raison ne sont pas antinomiques en politique. En ce sens que Hachette définit la raison comme étant l’ensemble des facultés intellectuelles. Autrement dit on fait la politique avec la tête. Au sens figuré, le cœur est le siège des sentiments, des émotions. Donc, tu vois bien qu’il n’y a pas d’opposition entre cœur et raison en politique bien sûr comme veut le pro…fesser Diallo Sadakaadji. Tournons la page de ce gars et revenons à notre Sidya Touré qui n’est pas non plus du genre Jean-Marie Doré qui retourne sa veste de façon inconstante.

Contrairement à ce qu’il a lâché au micros des journalistes, Sidya Touré devrait plutôt dire : « Quel que soit celui qui » sera élu ou choisi ou désigné « comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre », et patati et patata. Toutes activités cessantes, les citoyens se déplacent, d’autres marchent des kilomètres pour se rendre dans leurs bureaux de vote. Ils bravent la fatigue, la faim, la soif, le soleil, la pluie, le mauvais temps, restent comme une souche à faire la queue devant les bureaux de bottes des heures durant et refusent de plier face aux intimidations, glissent dans l’urne le bulletin de leur choix qu’on biaise pendant les dépouillements et les comptages des voix. Alors un peu d’égard pour eux quand même. Un peu de respect. Même si l’on est convaincu que GobyKhamé va à nouveau resquiller et se faire proclamer le grand victorieux de sa propre présidentielle, on respecte les citoyens qui, en leur âme et conscience, auront voté eux pour le changement, pour la justice, pour la liberté, pour le développement de chaque Guinéen et de la Guinée. Au milieu de son propos, Sidya Touré envoie encore des piques : « Donc, on peut s’accrocher à des points, à des élections qui peuvent être discutées et qui aboutiront à des résultats peut-être certes, mais qui resteront des résultats contestés. » Diantre !

Hé ! toi, Mékhé Dounké, doucement ! Calme-toi ! Ah, non ! Pas de mots d’ordures envers Sidya Touré. Je n’écouterai pas ta relecture sans dire ce que j’en pense. Tu reproches à Goby Condé d’être un dictateur et toi, tu n’écoutes pas les critiques… Je te dis non, Dounké ! C’est quand même Sidya ! C’est tout de même Siddddddya… Ok ! Qu’est-ce qu’il faut lui rétorquer alors ? Dis-lui tout simplement qu’on ne va pas « s’accrocher à des points » mais qu’on va néanmoins se cramponner à des revendications. La nuance est politique et de taille. Sachant que ces dites revendications s’articlent sur la question de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le tripatouillage du fichier électorale par le camp présidentiel, et la problématique de la tenue des élections locales avant l’élection présidentielle. C’est tout. Attaque les idées de Sidya sans faire montre de grossièreté. Tu es son défenseur ou quoi ? Oui. Alors dis ! Qu’est-ce tu penses quand il ajoute vers la fin de son propos : « Je vais retourner rencontrer l’opposition pour lui expliquer les avancées que nous avons notamment sur les communes et que les possibilités sont ouvertes sur les fichiers. » Mais qu’est-ce que tu lui veux, Dounké ? Tu n’as pas à lui chercher des poux dans la tête dans ce propos qui ne souffre d’aucune ambiguïté. Là ! Tu vas vraiment passer pour un esprit chicaneur. Tension, hein ! Ecoute d’abord la suite de son dire qui dénote un brusque changement de son ton vis-à-vis du régime dictatorial : « J’espère que s’il y a un consensus ou s’il n’y a pas, le ministre d’Etat est là et nous aurons l’occasion de continuer à avancer. » Il a vraiment déclaré ça ? C’est sur internet. L’on n’a fait que copier-coller. Il n’y a pratiquement pas eu de critique sur cette sortie audacieuse de l’ancien premier… Et alors ? Afakoudou ! Gobykhamé saborde l’opposition. Il la machine, la manipule, la bourre d’illusions sur un partage du pouvoir. Sauf coup de théâtre ! Sinon la rupture est politique entre l’UFR de Sidya Touré et les partis de l’opposition dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le PEDN de Lansana Kouyaté, l’UFC de Aboubacar Sylla, les NFD de Mouctar Diallo. Sans eux, Sidya Touré assure que l’UFR et la mouvance présidentielle auront ainsi « l’occasion de continuer à avancer. » Comme pour insinuer que ces autres leaders politiques précités sont des va-t-en-guerre qui ne veulent pas débloquer cette languissante crise politique et avancer. Il faut avancer. C’est-à-dire qu’il n’y a rien à faire pour détrôner Goby Condé, et puis encore on prend de la bouteille. Doncou ! Gommons tous ces détails, taisons nos rancœurs et nos haines, ne ratons pas cette belle occasion de prendre part à la curée. Le ministre d’Etat, Kikiriki Bangoura, est là ! Il a mission de nous encourager à avancer : « Nous ne sommes pas loin d’un accord global et définitif. Et monsieur le premier ministre a parfaitement raison. Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Waouh ! Qui a dit qu’on ne peut pas noyer le poisson dans des eaux profondes ? Qui ? Aïe ! Par où commencer avec Kikiriki Bangoura ? Dire quoi en commençant ? Quel esprit folâtre ! Hé ! Ce qui va arriver aux lendemains de la prochaine farce présidentielle, est prévisible dans ces dires de Kikiriki Bangoura. S’il te plaît, Mborré ! Lis et relis calmement ces dires là. « Nous ne sommes pas loin d’un accord global et définitif. » A cet instant là, le pronom personnel de la première personne du pluriel panache en fait le camp de Gobykhamé et le club politique de Sidya Touré. Et Kikiriki Bangoura de parler avec assurance et beaucoup de sûreté sur ce quoi ils se sont entendus. Quoi ? C’est contenu dans ces phrases-ci : « Et monsieur le premier ministre a parfaitement raison. Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Sidya Touré n’est plus premier ministre. L’actuel premier ministre s’appelle Mohamed Saïd Fofana. Sidya Touré est un ancien premier ministre dans le patelin. Figurons-nous que dans une assemblée Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté, Lamine Sidimé, Sidya Touré, Jean-Marie Doré, François Lounceny Fall, Mohamed Saïd Fofana, Kabiné Komara et Ahmed Tidiane Souaré se retrouvent au même moment face à leurs partisans et qu’à cette occasion Kikiriki prenne la parole pour flatter leur égo en appelant chacun d’eux « monsieur le premier ministre ». A force de jouer au démagogue et au laveur de chat ou « Ngnarimakha », on tombe dans le ridicule. C’est vrai qu’on est sur une scène de théâtre mais il ne faut trop pousser le ridicule avec  ce sobriquet désuet de premier ministre. L’on ne gage pas que Sidya Touré ne sera pas le prochain tombeur de Mohamed Saïd Fofana mais jusqu’à ce jour, il garde le simple titre de président de l’UFR avec l’insigne respect de monsieur. Abannaaa ! Quant à vouloir maintenant nous faire avaler que « Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Wallahi, Mborré ! Kikiriki te prend pour un zozo. Il ne respecte pas tes facultés intellectuelles à pouvoir comprendre le sous-entendu de sa machination. Dans sa propagande en faveur de la conservation de Gobykhamé au palais Gokhi Fokhè, Kikiriki essaye de domestiquer ton esprit, à ombrer ton cerveau et à intoxiquer ton cœur. Il vise de la sorte à te flouer et à te machiner à l’occasion. Prenons le contre pied de son idéologie et répliquons que ce qui est fondamental dans une élection, c’est le principe démocratique, la transparence et l’équité dans les votes qui doivent aboutir irrémédiablement à produire des résultats sincères et peu contestables. L’opposition guinéenne, qui aspire au changement et au développement durable des Guinéens et de la Guinée, revendique toujours la révision des listes électorales que la CENI a falsifié en vue du maintient de Goby au kibaniyi, la tenue d’une élection présidentielle libre, transparence, juste, équitable. Elle se bat pour cela. Ce qui infère aux résultats de l’élection un caractère primordial. Mais non, on veut nous faire accroire que peu importe qu’au terminal de l’élection, on sacre Gobykhamé maître incontesté du trône. Ce qui importe aux yeux des manipulateurs c’est que les opposants abandonnent tout détail à caractère revendicatif pour s’aligner derrière le maître du jeu du palais Gokhi Fokhè. On leur demande tout simplement qu’ils se fassent harakiri. Qu’ils fassent les figurants. Qu’ils jouent les pantins. Qu’ils participent à la présidentielle de Gobykhamé mais qu’ils n’y attachent pas trop d’importance au résultat de cette élection en définitive. Savoir qui est le véritable gagnant de l’élection n’est pas important. L’essentiel est que les sprinters à l’élection présidentielle s’accordent à participer à la mamaya, à l’animation et à la bamboula dans le bled.

Dans cet esprit de machination politique, l’accord, entre le camp présidentiel et les sprinters de l’opposition pour qui arrivera le premier des derniers au pied du trône, a été signé. Ils acceptent tous le grand toilettage du fichier électoral. Finalement les opposants acceptent de fermer provisoirement les yeux sur les délégations spéciales, la chasse gardée du camp présidentiel qui lâche du lest en leur concédant l’appropriation de quelques délégations pour calmer leur hargne à réclamer coûte que coûte la tenue des élections communales avant les élections présidentielles. Sur la question de la CENI, le fatum les avait déjà devancé pour faciliter leur accord. Des opposants vont prendre la place des deux individus arrachés à l’affection de leur famille. Le ministre de la Justice et Garde des sots dans le patelin, Cheikh Sako, jure tous les dieux du palais Gokhi Fokhè que son camp va s’atteler dès maintenant à l’application de cet accord qu’il qualifie d’historique.

Cet accord est déjà biseauté. Il ne sonne pas du tout l’hallali de Gobykhamé, le capitaine des pirates du palais Gokhi Fokhè. Bien au contraire, le chef pirate a pris soin de saborder le navire de l’opposition qui continue de prendre de l’eau partout. Il n’assistera pas les bras ballants, au nom de la démocratie et de la transparence de son scrutin présidentiel et surtout au nom du respect scrupuleux du choix des électeurs, que l’opposition guinéenne scie les piliers qui soutiennent son trône et le culbute. L’homme a plus d’une ruse dans ses stratagèmes politiques. Il ne se compare plus par superstition à Nelson Mandela depuis que Dieu a rappelé à lui le héros de la lutte contre l’apartheid. Mais Goby se vante toujours d’être un ancien activiste de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) et il est prompt à crachoter au micro des journaleux que Abdou Diouf, l’ancien président sénégalais, est son alter ego. Peut-être que Abdou Diouf l’avait aidé à rapiner la présidentielle guinéenne de 2010 par le truchement du général malien Siaka Toumani Sangaré parachuté alors à la tête de la CENI à Cona-cris. Il y a certainement ce deal qui scelle davantage leur amitié. Sinon Goby Condé ne peut pas faire comme le président Abdou Diouf qui, au pouvoir, avait gardé toute sa lucidité pendant le dépouillement des résultats à la présidentielle du 19 mars 2000. « Les chiffres tombaient et, par la volonté exprimée dans les urnes, le pouvoir que m’avait confié le peuple était en train de basculer vers le camp adverse. Je n’avais plus de doute, le peuple sénégalais était en train de s’offrir sa première alternance politique après quatre décennies de présence de notre parti à la tête du Sénégal. » L’on n’a la chair de poule en lisant ce témoignage de Abdou Diouf, qui caractérise un chef d’Etat qui respecte la démocratie. Beaucoup de Sénégalais croyaient qu’il allait s’autoproclamer vainqueur du scrutin présidentiel et garder le pouvoir par-devers lui. « Non, je n’ai jamais voulu m’accrocher au pouvoir. Je n’ai jamais voulu aller à contre-courant de la volonté clairement exprimée d’un peuple qui m’a longtemps fait confiance, et qui m’a beaucoup donné. Je ne suis pas homme à m’accrocher à un pouvoir que j’ai perdu par les urnes. Les Sénégalais ont encore en mémoire mon peu de combativité vers la fin, car j’avais senti que le peuple voulait l’alternance. » Goby Condé sent bien que les Guinéennes et les Guinéens veulent l’alternance, le changement, la démocratie, la justice, la liberté. Il sent bien qu’ils aspirent à de meilleures conditions de vie, à des études de qualité. Il sent bien qu’il n’a pas l’étoffe d’un chef d’Etat capable de sortir le bled de ses merdes, d’asseoir la réconciliation nationale, et d’impulser un développement économique et social, de favoriser l’indépendance et l’efficacité de la justice, de mettre fin à l’impunité des crimes de sang. Il n’a pas un nez pour sentir les choses qui militent pour le bon devenir des Guinéens et de la Guinée. Il a des soupapes pour renifler et malmener ses adversaires politiques.

Ecoute, « taata » ! Tu ne pourras pas t’entendre avec ce gars là. Tu voudrais parler comme Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre français de l’Ecologie, en 2016 « il ne faudra pas d’homme providentiel mais une addition de volontés et de talents. » C’est que Goby dans ses excentricités ne jouera jamais franc jeu avec toi de crainte que tu n’assombrisses son aura dans le bled. C’est quelqu’un qui ne peut pas souffrir qu’on lui porte la contradiction, qu’on lui montre ses limites intellectuelles, qu’on lui délimite l’exercice de son pouvoir dans les pratiques d’une République qui consacre la séparation des pouvoir. Depuis un certain temps, tu n’en fais qu’à ta guise. Tu revendiques à toutes les occasions ton indépendance absolue de poser des actes politiques comme tu l’entends. Tu es libre d’aller dans le sens de tes intérêts. Les autres chefs politiques aussi de l’opposition. C’est ça la politique : les intérêts. Dis ! Est-ce que Gobykhamé maintient la date du 11 octobre pour la tenue de sa farce présidentielle ? L’on attend de voir si cette opposition croupion va faire fi du cas des prisonniers politiques pour se précipiter à la curée présidentielle.

Benn Pepito 

Tu vois, Mborré ! « Lorsque chacun est libre, chacun s’intéresse et s’amuse de ce qu’il fait, de ce qu’il dit, de ce qu’il écrit. » Selon Benjamin Constant. Et nos leaders politiques prouvent bien cela en actes et en paroles dans la vie de tous les jours.

Après Cellou Dalein Diallo de l’UFDG qui s’est fait tancer méchamment pour avoir rencontré au palais Gokhi Fokhè, dans le cadre du dialogue politique, Goby Condé, le suzerain du bled, on a entendu la semaine passée Sidya Touré de l’UFR estimer que « ça valait la peine » que lui aussi aille sur ce lieu scénique babiller, sans en informer ses compères des autres partis de l’opposition, avec le maître des lieux. « Nous avons souhaité dans le cadre du dialogue qui est en cours, échanger avec le chef de l’Etat sur les questions concernant ce dialogue là, notamment les trois questions qui opposaient la mouvance à l’opposition. (…). Ce ne sont pas ces points de détail qui représentent en réalité un problème aujourd’hui. Quel que soit celui qui viendra comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre, notre souhait à tous, notre vœu est que la Guinée connaisse un peu plus de stabilité et que s’établisse un consensus national qui permette de relancer le pays pour le profit de tous nos compatriotes. Donc, on peut s’accrocher à des points, à des élections qui peuvent être discutées et qui aboutiront à des résultats peut-être certes, mais qui resteront des résultats contestés. » Il y a quelque chose qui intrigue dans ce pathos de Sidya Touré. Sorti de la bouche même d’un opposant qui vise à succéder Gobykhamé au palais Gokhi Fokhè, l’on estime qu’il y a quelque chose qui se trame. Il a le toupet de considérer ces trois questions pour la satisfaction desquelles l’opposition s’est fait étriper par le régime en place de « points de détail ». Détail ! « Points de détails » ! Ah, non ! Sidya Touré est encore un leader politique de l’opposition. Et c’est impertinent qu’il réduise ces revendications notoires de l’opposition à des « points de détail ». Beaucoup de Guinéens ont été massacrés par les forces répressives de Goby du fait de ces revendications. C’est gauche. C’est maladroit. C’est inacceptable. C’est même inhumain. Sidya Touré a véritablement manqué de tact. Il fait montre là de dilettantisme politique bien qu’il pratique la politique depuis le 9 juillet 1996, date à laquelle le Général Lansana Conté l’avait balancé à la tête de la Primature. Sidya Touré doit absolument présenter ses ex cui-cui à tous les militants de l’opposition et particulièrement aux familles de tous ces militants qui sont morts pour l’avènement de la démocratie, de la liberté, de la justice en Guinée. On lui en tiendra rigueur pour toujours s’il ne le fait pas. Car il n’a pas le droit de dire ce qu’il a dit là. On le connaît. On le respecte. Il n’a pas le droit de faillir de cette façon là. Bien sûr qu’il est libre de choisir son camp notamment rester dans l’opposition ou faire son entrisme dans le camp présidentiel. Il est totalement libre d’apporter de l’eau au moulin de Gobykhamé d’autant qu’il est un politique libre. Il n’est publiquement allié à une aucune formation politique d’envergure. C’est un fait. Mais l’homme politique se doit de bien choisir les mots qu’il lâche dans l’air.

Il vous souvient de ce Jean-Marie Le Pen qui vient justement d’être exclu du Front national du fait de son propos de mauvais aloi : « les chambres à gaz étaient un détail de la guerre, à moins d'admettre que c'est la guerre qui était un détail des chambres à gaz... » Vous voyez ! Ah, non ! L’on ne fait pas un rapprochement Sidya Touré /Jean-Marie Le Pen. Ils n’ont certes rien de commun. Mais l’on persiste à marteler qu’un Sidya Touré ne doit pas se laisser aller comme un Goby Condé qui pétarade tout ce qui lui vient dans la bouche. Sidya Touré n’est nullement « un nabot politique » comme le disait d’ailleurs Gobykhamé il y a un certain temps. Seulement il faut savoir bien se servir de sa tête quand on est en politique. Sinon vous blessez consciemment ou inconsciemment des familles de victimes de tel acte ou de tel autre acte perpétré pendant une dictature, dans un régime autocratique à l’instar de l’actuel. Cette lourde faute politique de Jean-Marie Le Pen fait toujours un tollé dans les landerneaux politiques français. Sinon c’est ce même Jean-Marie Lepen qui profère que « La politique est une maîtresse exigeante. » Mais il ne se l’applique pas dans son défoulement verbal. Donc respect à tous les adhérents et partisans des différents  clubs politiques de l’opposition guinéenne. Et c’est pourquoi l’incongruité de tous ces mots sortis directement de la bouche de Sidya Touré nous plonge dans la prostration. Sidya ose débiter : « Quel que soit qui viendra comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre » prochain. Pourtant Sidya est l’un des rares hommes politiques guinéens qui consacre un tout petit de son temps à survoler les journaux, à farfouiller quelques grimoires et à musarder devant le petit écran pour capter ce qui se passe ailleurs dans le monde. Sidya est un cosmopolite. C’est quelqu’un qui s’informe, qui lit, qui rit beaucoup et qui est d’un commerce agréable. Et pourtant ! Et pourtant ! L’emploi du verbe « viendra » est incongru dans ce propos surtout venant d’un opposant de son gabarit et qui, dit-on, commande la troisième force politique du bled. Sidya Touré n’est pas Amadou Oury Diallo dit Sadakaadji qui vient de tourner casaque de façon honteuse et spectaculaire en appelant à voter pour le tyran scotché au palais Gokhi Fokhè.

Diallo Sadakaadji n’a pas la formation intellectuelle en ce sens qu’il pourrait être excusable de ses bourdes politiques. C’est un complexé qui pose devant un rayon de livres pour se faire passer ce qu’il n’est pas du tout. C’est un affairiste. Il n’a jamais fait preuve de conviction inflexible pour les luttes démocratiques. Aujourd’hui, ce gars pousse des ailes : « J’ai décidé de soutenir Alpha Condé. Je le dis haut et fort. J’invite donc tous mes partisans à voter pour le Pr Alpha Condé le 11 octobre (…). Il m’a convaincu. On fait la politique avec la raison, pas avec le cœur. » Diallo Sadakaadji est convaincu d’avoir ainsi parlé en grand lettré. Bidon ! D’abord l’on rétorque haut et fort, qu’aucun des aigrefins ne répondra à son invitation. Car l’on n’a pas obligation morale d’aller à une invitation que l’on réprouve et surtout qu’elle soit satanique. Certainement Gobykhamé l’a convaincu de ne plus le persécuter et de le laisser prospérer dans ses affaires. Mais aux yeux de toutes ces Guinéennes et de tous ces cas dans le patelin qui aspirent à leur propre développement et au développement du bled, Goby Condé est un obstacle à franchir, un fourbe qui cherche par tous les moyens à garder ce trône enchâssé de tous les privilèges pour lui. Qu’ils ne se trompent pas : Goby Condé est un dictateur et agira toujours en dictateur. Rien à faire pour changer son caractère à 77 ans et à soigner son langage de charretier. Quand à Diallo Sadakaadji, il démontre dans le cadre de la prochaine recomposition du paysage politique guinéen, qu’il n’a pas sa place en politique en tant que leader d’opinion. Il nous raconte des salades et ne comprend pas qu’on fait effectivement la politique avec la raison et avec le cœur. Bordel ! Voilà un drôle susceptible de fourvoyer, pour une raison politicienne, les élèves et étudiants du bled qui le liront. Ils vont croire être en présence d’un grand penseur. C’est un imposteur. Son affaire c’est la recherche du profit. Woilà ! L’instruction a un prix. Il semble qu’il est pourri d’argent. Alors, Mbarring ! Exige une rétribution pour l’inculquer dans le carafon qu’on fait effectivement la politique avec le cœur et avec la raison, vis versa. Le cœur et la raison ne sont pas antinomiques en politique. En ce sens que Hachette définit la raison comme étant l’ensemble des facultés intellectuelles. Autrement dit on fait la politique avec la tête. Au sens figuré, le cœur est le siège des sentiments, des émotions. Donc, tu vois bien qu’il n’y a pas d’opposition entre cœur et raison en politique bien sûr comme veut le pro…fesser Diallo Sadakaadji. Tournons la page de ce gars et revenons à notre Sidya Touré qui n’est pas non plus du genre Jean-Marie Doré qui retourne sa veste de façon inconstante.

Contrairement à ce qu’il a lâché au micros des journalistes, Sidya Touré devrait plutôt dire : « Quel que soit celui qui » sera élu ou choisi ou désigné « comme chef de l’Etat à ces élections du 11 octobre », et patati et patata. Toutes activités cessantes, les citoyens se déplacent, d’autres marchent des kilomètres pour se rendre dans leurs bureaux de vote. Ils bravent la fatigue, la faim, la soif, le soleil, la pluie, le mauvais temps, restent comme une souche à faire la queue devant les bureaux de bottes des heures durant et refusent de plier face aux intimidations, glissent dans l’urne le bulletin de leur choix qu’on biaise pendant les dépouillements et les comptages des voix. Alors un peu d’égard pour eux quand même. Un peu de respect. Même si l’on est convaincu que GobyKhamé va à nouveau resquiller et se faire proclamer le grand victorieux de sa propre présidentielle, on respecte les citoyens qui, en leur âme et conscience, auront voté eux pour le changement, pour la justice, pour la liberté, pour le développement de chaque Guinéen et de la Guinée. Au milieu de son propos, Sidya Touré envoie encore des piques : « Donc, on peut s’accrocher à des points, à des élections qui peuvent être discutées et qui aboutiront à des résultats peut-être certes, mais qui resteront des résultats contestés. » Diantre !

Hé ! toi, Mékhé Dounké, doucement ! Calme-toi ! Ah, non ! Pas de mots d’ordures envers Sidya Touré. Je n’écouterai pas ta relecture sans dire ce que j’en pense. Tu reproches à Goby Condé d’être un dictateur et toi, tu n’écoutes pas les critiques… Je te dis non, Dounké ! C’est quand même Sidya ! C’est tout de même Siddddddya… Ok ! Qu’est-ce qu’il faut lui rétorquer alors ? Dis-lui tout simplement qu’on ne va pas « s’accrocher à des points » mais qu’on va néanmoins se cramponner à des revendications. La nuance est politique et de taille. Sachant que ces dites revendications s’articlent sur la question de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le tripatouillage du fichier électorale par le camp présidentiel, et la problématique de la tenue des élections locales avant l’élection présidentielle. C’est tout. Attaque les idées de Sidya sans faire montre de grossièreté. Tu es son défenseur ou quoi ? Oui. Alors dis ! Qu’est-ce tu penses quand il ajoute vers la fin de son propos : « Je vais retourner rencontrer l’opposition pour lui expliquer les avancées que nous avons notamment sur les communes et que les possibilités sont ouvertes sur les fichiers. » Mais qu’est-ce que tu lui veux, Dounké ? Tu n’as pas à lui chercher des poux dans la tête dans ce propos qui ne souffre d’aucune ambiguïté. Là ! Tu vas vraiment passer pour un esprit chicaneur. Tension, hein ! Ecoute d’abord la suite de son dire qui dénote un brusque changement de son ton vis-à-vis du régime dictatorial : « J’espère que s’il y a un consensus ou s’il n’y a pas, le ministre d’Etat est là et nous aurons l’occasion de continuer à avancer. » Il a vraiment déclaré ça ? C’est sur internet. L’on n’a fait que copier-coller. Il n’y a pratiquement pas eu de critique sur cette sortie audacieuse de l’ancien premier… Et alors ? Afakoudou ! Gobykhamé saborde l’opposition. Il la machine, la manipule, la bourre d’illusions sur un partage du pouvoir. Sauf coup de théâtre ! Sinon la rupture est politique entre l’UFR de Sidya Touré et les partis de l’opposition dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le PEDN de Lansana Kouyaté, l’UFC de Aboubacar Sylla, les NFD de Mouctar Diallo. Sans eux, Sidya Touré assure que l’UFR et la mouvance présidentielle auront ainsi « l’occasion de continuer à avancer. » Comme pour insinuer que ces autres leaders politiques précités sont des va-t-en-guerre qui ne veulent pas débloquer cette languissante crise politique et avancer. Il faut avancer. C’est-à-dire qu’il n’y a rien à faire pour détrôner Goby Condé, et puis encore on prend de la bouteille. Doncou ! Gommons tous ces détails, taisons nos rancœurs et nos haines, ne ratons pas cette belle occasion de prendre part à la curée. Le ministre d’Etat, Kikiriki Bangoura, est là ! Il a mission de nous encourager à avancer : « Nous ne sommes pas loin d’un accord global et définitif. Et monsieur le premier ministre a parfaitement raison. Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Waouh ! Qui a dit qu’on ne peut pas noyer le poisson dans des eaux profondes ? Qui ? Aïe ! Par où commencer avec Kikiriki Bangoura ? Dire quoi en commençant ? Quel esprit folâtre ! Hé ! Ce qui va arriver aux lendemains de la prochaine farce présidentielle, est prévisible dans ces dires de Kikiriki Bangoura. S’il te plaît, Mborré ! Lis et relis calmement ces dires là. « Nous ne sommes pas loin d’un accord global et définitif. » A cet instant là, le pronom personnel de la première personne du pluriel panache en fait le camp de Gobykhamé et le club politique de Sidya Touré. Et Kikiriki Bangoura de parler avec assurance et beaucoup de sûreté sur ce quoi ils se sont entendus. Quoi ? C’est contenu dans ces phrases-ci : « Et monsieur le premier ministre a parfaitement raison. Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Sidya Touré n’est plus premier ministre. L’actuel premier ministre s’appelle Mohamed Saïd Fofana. Sidya Touré est un ancien premier ministre dans le patelin. Figurons-nous que dans une assemblée Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté, Lamine Sidimé, Sidya Touré, Jean-Marie Doré, François Lounceny Fall, Mohamed Saïd Fofana, Kabiné Komara et Ahmed Tidiane Souaré se retrouvent au même moment face à leurs partisans et qu’à cette occasion Kikiriki prenne la parole pour flatter leur égo en appelant chacun d’eux « monsieur le premier ministre ». A force de jouer au démagogue et au laveur de chat ou « Ngnarimakha », on tombe dans le ridicule. C’est vrai qu’on est sur une scène de théâtre mais il ne faut trop pousser le ridicule avec  ce sobriquet désuet de premier ministre. L’on ne gage pas que Sidya Touré ne sera pas le prochain tombeur de Mohamed Saïd Fofana mais jusqu’à ce jour, il garde le simple titre de président de l’UFR avec l’insigne respect de monsieur. Abannaaa ! Quant à vouloir maintenant nous faire avaler que « Ce qui est bon dans une élection, ce n’est pas tant que ça les résultats que les uns et les autres obtiennent, c’est l’accord que nous avons sur le principe démocratique, sur la transparence et l’équité entre les acteurs politiques. » Wallahi, Mborré ! Kikiriki te prend pour un zozo. Il ne respecte pas tes facultés intellectuelles à pouvoir comprendre le sous-entendu de sa machination. Dans sa propagande en faveur de la conservation de Gobykhamé au palais Gokhi Fokhè, Kikiriki essaye de domestiquer ton esprit, à ombrer ton cerveau et à intoxiquer ton cœur. Il vise de la sorte à te flouer et à te machiner à l’occasion. Prenons le contre pied de son idéologie et répliquons que ce qui est fondamental dans une élection, c’est le principe démocratique, la transparence et l’équité dans les votes qui doivent aboutir irrémédiablement à produire des résultats sincères et peu contestables. L’opposition guinéenne, qui aspire au changement et au développement durable des Guinéens et de la Guinée, revendique toujours la révision des listes électorales que la CENI a falsifié en vue du maintient de Goby au kibaniyi, la tenue d’une élection présidentielle libre, transparence, juste, équitable. Elle se bat pour cela. Ce qui infère aux résultats de l’élection un caractère primordial. Mais non, on veut nous faire accroire que peu importe qu’au terminal de l’élection, on sacre Gobykhamé maître incontesté du trône. Ce qui importe aux yeux des manipulateurs c’est que les opposants abandonnent tout détail à caractère revendicatif pour s’aligner derrière le maître du jeu du palais Gokhi Fokhè. On leur demande tout simplement qu’ils se fassent harakiri. Qu’ils fassent les figurants. Qu’ils jouent les pantins. Qu’ils participent à la présidentielle de Gobykhamé mais qu’ils n’y attachent pas trop d’importance au résultat de cette élection en définitive. Savoir qui est le véritable gagnant de l’élection n’est pas important. L’essentiel est que les sprinters à l’élection présidentielle s’accordent à participer à la mamaya, à l’animation et à la bamboula dans le bled.

Dans cet esprit de machination politique, l’accord, entre le camp présidentiel et les sprinters de l’opposition pour qui arrivera le premier des derniers au pied du trône, a été signé. Ils acceptent tous le grand toilettage du fichier électoral. Finalement les opposants acceptent de fermer provisoirement les yeux sur les délégations spéciales, la chasse gardée du camp présidentiel qui lâche du lest en leur concédant l’appropriation de quelques délégations pour calmer leur hargne à réclamer coûte que coûte la tenue des élections communales avant les élections présidentielles. Sur la question de la CENI, le fatum les avait déjà devancé pour faciliter leur accord. Des opposants vont prendre la place des deux individus arrachés à l’affection de leur famille. Le ministre de la Justice et Garde des sots dans le patelin, Cheikh Sako, jure tous les dieux du palais Gokhi Fokhè que son camp va s’atteler dès maintenant à l’application de cet accord qu’il qualifie d’historique.

Cet accord est déjà biseauté. Il ne sonne pas du tout l’hallali de Gobykhamé, le capitaine des pirates du palais Gokhi Fokhè. Bien au contraire, le chef pirate a pris soin de saborder le navire de l’opposition qui continue de prendre de l’eau partout. Il n’assistera pas les bras ballants, au nom de la démocratie et de la transparence de son scrutin présidentiel et surtout au nom du respect scrupuleux du choix des électeurs, que l’opposition guinéenne scie les piliers qui soutiennent son trône et le culbute. L’homme a plus d’une ruse dans ses stratagèmes politiques. Il ne se compare plus par superstition à Nelson Mandela depuis que Dieu a rappelé à lui le héros de la lutte contre l’apartheid. Mais Goby se vante toujours d’être un ancien activiste de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) et il est prompt à crachoter au micro des journaleux que Abdou Diouf, l’ancien président sénégalais, est son alter ego. Peut-être que Abdou Diouf l’avait aidé à rapiner la présidentielle guinéenne de 2010 par le truchement du général malien Siaka Toumani Sangaré parachuté alors à la tête de la CENI à Cona-cris. Il y a certainement ce deal qui scelle davantage leur amitié. Sinon Goby Condé ne peut pas faire comme le président Abdou Diouf qui, au pouvoir, avait gardé toute sa lucidité pendant le dépouillement des résultats à la présidentielle du 19 mars 2000. « Les chiffres tombaient et, par la volonté exprimée dans les urnes, le pouvoir que m’avait confié le peuple était en train de basculer vers le camp adverse. Je n’avais plus de doute, le peuple sénégalais était en train de s’offrir sa première alternance politique après quatre décennies de présence de notre parti à la tête du Sénégal. » L’on n’a la chair de poule en lisant ce témoignage de Abdou Diouf, qui caractérise un chef d’Etat qui respecte la démocratie. Beaucoup de Sénégalais croyaient qu’il allait s’autoproclamer vainqueur du scrutin présidentiel et garder le pouvoir par-devers lui. « Non, je n’ai jamais voulu m’accrocher au pouvoir. Je n’ai jamais voulu aller à contre-courant de la volonté clairement exprimée d’un peuple qui m’a longtemps fait confiance, et qui m’a beaucoup donné. Je ne suis pas homme à m’accrocher à un pouvoir que j’ai perdu par les urnes. Les Sénégalais ont encore en mémoire mon peu de combativité vers la fin, car j’avais senti que le peuple voulait l’alternance. » Goby Condé sent bien que les Guinéennes et les Guinéens veulent l’alternance, le changement, la démocratie, la justice, la liberté. Il sent bien qu’ils aspirent à de meilleures conditions de vie, à des études de qualité. Il sent bien qu’il n’a pas l’étoffe d’un chef d’Etat capable de sortir le bled de ses merdes, d’asseoir la réconciliation nationale, et d’impulser un développement économique et social, de favoriser l’indépendance et l’efficacité de la justice, de mettre fin à l’impunité des crimes de sang. Il n’a pas un nez pour sentir les choses qui militent pour le bon devenir des Guinéens et de la Guinée. Il a des soupapes pour renifler et malmener ses adversaires politiques.

Ecoute, « taata » ! Tu ne pourras pas t’entendre avec ce gars là. Tu voudrais parler comme Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre français de l’Ecologie, en 2016 « il ne faudra pas d’homme providentiel mais une addition de volontés et de talents. » C’est que Goby dans ses excentricités ne jouera jamais franc jeu avec toi de crainte que tu n’assombrisses son aura dans le bled. C’est quelqu’un qui ne peut pas souffrir qu’on lui porte la contradiction, qu’on lui montre ses limites intellectuelles, qu’on lui délimite l’exercice de son pouvoir dans les pratiques d’une République qui consacre la séparation des pouvoir. Depuis un certain temps, tu n’en fais qu’à ta guise. Tu revendiques à toutes les occasions ton indépendance absolue de poser des actes politiques comme tu l’entends. Tu es libre d’aller dans le sens de tes intérêts. Les autres chefs politiques aussi de l’opposition. C’est ça la politique : les intérêts. Dis ! Est-ce que Gobykhamé maintient la date du 11 octobre pour la tenue de sa farce présidentielle ? L’on attend de voir si cette opposition croupion va faire fi du cas des prisonniers politiques pour se précipiter à la curée présidentielle.

Benn Pepito