cellou_alpha2Dans ce texte, nous allons rappeler l’épopée de l’UFDG durant les cinq précédentes années. Une épopée marquée par un duel sans merci entre Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. Ils se sont jaugés à l’occasion de trois confrontations qui ont, toutes, été à l’avantage du responsable du RPG. Mais, l’UFDG a des lectures très particulières de ces événements. C’est ce qu’on va voir.

La défaite héroïque

Au premier tour de la présidentielle en 2010, l’UFDG prend une option sérieuse pour arriver au pouvoir. Elle écrase tous ses concurrents avec ses 44%. Un boulevard vers le trône lui semble balisé. Mais, tout ne se passe pas comme imaginé par les responsables de l’UFDG. Contre toute attente, Alpha Condé chipe la victoire finale à Cellou Dalein Diallo. L’UFDG dénonce la confiscation de sa victoire. Le gouvernement de la transition est accusé de parti pris.

Mais, il y a des défaites qui sont aussi belles que des victoires. L’UFDG se console comme elle peut. Elle ne s’avoue pas vaincue à la loyale. Elle se persuade d’être victime d’un complot dont les ramifications s’étendent à l’international. Après une bataille épique, elle s’incline pour «préserver la paix dans le pays», dit-elle. Autrement, Ce n’est qu’un retrait tactique pour mieux revenir.

La direction de l’UFDG salue la bravoure de ses militants qui se sont vaillamment battus. Ils doivent être fiers d’eux pour ce qu’ils ont accompli. L’UFDG voit dans cette déroute électorale, une aventure héroïque et surtout pleine de promesses pour l’avenir du parti et de la Guinée, s’il vous plaît. Les responsables de l’UFDG promettent des éclatantes victoires aux prochaines joutes électorales.

 

La défaite honorable

L’union fait la force, dit-on. Aux législatives de 2013, l’opposition guinéenne en fait l’agréable expérience. Face au rouleau compresseur de la mouvance, les opposants font bloc et réussissent à enrayer la machine à fraude. Alpha Condé est mis en ballottage. Contrairement à son souhait, il n’obtient pas la majorité absolue à l’Assemblée. Il n’a qu’une majorité relative ce qui le contraint à vivre une sorte de cohabitation avec son opposition.

L’opposition exulte. Elle présente le demi-échec d’Alpha Condé comme une grande victoire. Dans l’opposition, l’UFDG est la grande gagnante avec ses 37 députés. Ses responsables se relayent dans les médias pour embellir la victoire ou plutôt la revanche promise en 2010. Cellou Dalein Diallo, en personne, monte au créneau pour expliquer que son parti a bien manœuvré pour déjouer les pièges de l’intriguant Alpha Condé. C’est la preuve que l’UFDG a bien muri et tiré les leçons du passé. Cellou proclame que « la défaite est honorable ». La messe est dite.

Ainsi, à l’UFDG, on préfère voir le verre à moitié plein et s’enivrer dans l’insouciance et jusqu’à la perte de conscience.

 

La défaite humiliante

L’UFDG a crié, sans doute, trop vite à la victoire. Les législatives de 2013 n’étaient qu’une première manche dans laquelle Alpha Condé a été touché mais pas atteint. Cette manche lui a permis surtout de connaitre les failles de sa machine à fraude. Alpha Condé apportera les corrections idoines pour la rendre infaillible à la présidentielle de 2015. C’est ce qui s’est passé.

Pour la présidentielle du 11 octobre 2015, Alpha Condé vient, encore, de vaincre ses opposants; avec des fraudes, certainement. Mais, il a gardé son fauteuil. C’est ça le plus important. Peu importe les manières.

Dans cette bérézina électorale commune à toute l’opposition, l’UFDG a perdu gros. Pour une deuxième présidentielle, Cellou Dalein Diallo s’incline à nouveau devant Alpha Condé. Malgré cinq ans d’une farouche opposition, l’UFDG ne réussit pas à déboulonner celui qui lui avait infligé une défaite « héroïque » en 2010. La revanche n’a pas eu lieu. L’UFDG et Cellou Dalein Diallo apparaissent de plus en plus comme des éternels perdants face à Alpha Condé et son RPG.

Après cinq ans à affuter les armes et promettre le pire sort à Alpha, tomber par « un coup KO » s’apparente à une humiliante défaite qui laisse un goût très amer aux militants de l’UFDG. Ce goût amer restera pour longtemps sur les palais de l’UFDG. Et pendant ce temps, Alpha Condé savourera goulument son palais présidentiel pour les cinq et longues années prochaines. Si tout se passe bien.

 

Moucky S. Diallo pour www.guinee58.com