parc_automobileLe décret du président Alpha Condé interdisant l’importation des véhicules de plus de huit ans en Guinée a une autre visée autre que le renouvellement du parc automobile guinéen.

En effet, c’est un système à l’ivoirien qui consistera à surtaxer les véhicules les plus âgés (plus de huit ans). Il permettra de renflouer les caisses de l’Etat sans que cela n’entraine un bruit de la part de la société civile.

Si le parc automobile guinéen est vieil, voir très vieil et qu’il est important de lui renouveler; ce renouvellement doit tenir compte d’un certains nombres de facteurs :

Infrastructures: les routes doivent être dans un état acceptable car les voitures récentes sont plus électroniques que mécaniques et elles sont très basses. Un petit choc peut provoquer de dégâts considérables : problème d’abs, disfonctionnement du tableau de bord, perte de la mémoire (carte de mémoire), etc. Alors que l’état de nos routes laisse à désirer.

Technique: l’entretien de ces véhicules sollicite une main-d’oeuvre qualifiée (des électromécaniciens et des mécaniciens compétents et bien formés). La formation doit être continuelle et partagée car chaque voiture, chaque modèle a ses spécificités. Si nos mécaniciens et électriciens (auto) sont brillants sur les 309, les 406, les saxo, les 190 ; beaucoup de compatriotes ont des voitures encombrantes chez nous: ni les pièces, ni les réparateurs ne sont sur place. Pire, personne ne veut les acheter pour pièces détachées.

Technologique: aux cotés des hommes compétents, il faut une batterie d’équipements permettant de diagnostiquer, de localiser, de référencer, de (dé)-coder et éventuellement de réparer les pannes. Pourtant, à ma connaissance, même le garage du gouvernement en manque énormément. En plus, il faudrait au garagiste un local entre quatre murs et bien aménagé.

Carburant: la dernière génération des voitures est exigeante en matière de carburant. Il (essence ou diesel) doit être très propre au risque entrainer tout le système. L’utilisation d’un filtre privé ne vous écartera pas du burn out.

Vu de tout ce qui précède, il est souhaitable que les ministères chargés de définir les contours et d’appliquer ce décret de prendre en considération la situation de la Guinée et du guinéen sans pour autant se comparer aux voisins.

Ousmane BAH depuis Bruxelles