masque_bagaLe musée d'Arts africains, océaniens, amérindiens (MAAOA) de Marseille propose jusqu’au 18 septembre 2016 l’exposition "Baga. Art de Guinée". Un aperçu emblématique de l’extraordinaire talent de sculpteurs de cette ethnie de Guinée-Conakry, à travers une vingtaine de masques, statues ou tambours provenant d’un des plus riches fonds privés d’art africain, la collection du musée Barbier-Mueller

Les Baga vivent sur le littoral de Guinée-Conakry en Afrique de l’Ouest. Connus dans toute la sous-région pour leurs talents de sculpteurs, ils étaient également considérés comme de puissants ritualistes, réputés pour leurs sociétés d’initiation masculines. Des rites pour lesquels les Baga fabriquaient des statues, des masques, des tambours ou encore des sièges, utilisés lors de cérémonies. Le masque symbolisant soit un ancêtre, soit les esprits et leurs pouvoirs.

Des pièces rares

Plusieurs types de masques sont présentés à Marseille, comme le masque Dimba, très impressionnant par sa taille et son poids et qui reste l’un des plus spectaculaires d’Afrique. Appelé aussi "masque d'épaules", ce buste au visage étroit et nez busqué, rappelle une femme nourricière, mais aussi le calao, oiseau au grand bec recourbé incarnant fertilité et croissance. Il est l'un des symboles du patrimoine artistique et culturel de la Guinée. Le masque Dimba fut aussi, pour les artistes du 20e siècle, une figure emblématique des liens tissés entre les arts africains et les arts occidentaux.

Les visiteurs pourront également découvrir le masque Banda, à la structure complexe alliant forme animale et humaine ou encore le masque serpent Bansonyi, représentant le puissant esprit du serpent-python Ninguinanga, être mythique occupant une place importante dans la cosmogonie Baga. Les Bagas sont également connus pour leurs sculptures de femme. Des femmes au nez fin qui ont inspirés de nombreux artistes occidentaux comme Giacometti ou Picasso.

La nouvelle génération de masques

Au fil du temps l’art Baga s’est modifié au rythme des changements religieux et politiques du pays. Avec l’arrivée du christianisme et de l’islam, les masques furent utilisés différemment, et leur forme changea. Dès les années 30 on voit apparaître des couleurs vives avec le masque Yombofisa, buste de femme aux seins volumineux représentant la déesse de la beauté ou le masque Sibondel. Des masques aujourd’hui utilisés lors des fêtes de villages, pour célébrer un visiteur de marque ou encourager l’équipe locale de football.

http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/sculpture/les-majestueuses-sculptures-du-peuple-baga-de-guinee-exposees-a-marseille-241111