ceniLa tenue des élections communales et communautaires était l’un des points de revendication de l’opposition. Peu après l’annonce de la date de l’organisation des élections communales, au lendemain de la rencontre entre Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, les réactions de la classe politique ne s’est pas fait attendre pour fustiger la commission électorale nationale indépendante.

Pour François Bruno, porte-parole du parti de l’espoir pour le développement national, par cet acte, la CENI risque de raviver une autre source de tensions politiques, avant de noter que le processus d’aboutissement à la date n’a pas été respecté. Un processus qui, à son avis est plus important que la date. Il ne cache pas par ailleurs, son regret face à la séparation des élections communales à celles communautaires.

Même son de cloche de Faya Millimono du Bloc Libéral, qui pense qu’on peut organiser les deux élections ensemble contrairement aux arguments de la CENI.

« Si le présidente de la république emboite le pas de la CENI sans que le dialogue qui est projeté n’ait lieu et que la révision de la loi 016 ne soit faite. On comprendra que cette rencontre dont on a tant parlé ne sera qu’une occasion manquée », a-t-il fait remarquer.

Aboubacar Sylla, de son côté trouve que cette décision de commission électorale nationale indépendante est une fuite en avant et risque de rendre le cadre de dialogue permanent annoncée obsolète.

« L’opposition ne s’est pas encore réunie pour discuter sur le sujet relatif au chronogramme donné par la CENI. En effet, la CENI est en train de couper l’herbe sous les pieds. L’organisation des élections communales est le premier point inscrit à l’ordre du jour du dialogue à venir que nous avons proposé au ministre de l’Administration du territoire. Si déjà, la CENI tranche sur cette question, c’est une manière de rendre obsolète le dialogue. Toutefois, nous considérons que la CENI n’a fait  qu’une proposition de date et, c’est au président de la République de convoquer le corps électoral », explique Aboubacar Sylla qui reste tout de même sceptique quand au respect de cette nouvelle date fixée par la CENI.

Contrairement à ces acteurs politiques, d’autres de leur côté approuvent la décision de la CENI. C’est notamment le cas de l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré. Par la voix Dr Deen Touré président du groupe parlementaire des républicains, cette faction se dit réconforté par le nouveau chronogramme.

«L’UFR s’était déjà prononcée sur le découplage des élections. Dans ce sillage, nous avons préféré qu’on privilégie les élections communales puis les élections au niveau des quartiers et des districts », a souligné le député de Matam.

Répondant à certains acteurs politiques qui pensent que la CENI devrait consulter les partis politiques avant de fixer une date, Etienne Soropogui essaye de lever l’équivoque en trouvant que la démarche de son institution est transparente. Concernant la participation des partis politiques dans la construction du fichier électoral, il indique que toutes les parties prenantes ont été impliquées. Ce qui n’est pas le cas pour le chronogramme, car cela n’implique pas tous les commissaires même au niveau de la CENI, dit-il.

 

   Aliou Diallo pour www.guinee58.com