2016_09_victime_siguiriGbonkouroma et Douguinfin, deux villages voisins de la préfecture de Siguiri sont en conflit domanial à cause d’une terre qui contiendrait de l’or. Le conflit entre ces deux villages frères a déjà enregistré un mort et une vingtaine de blessées en l’espace de trois ans.

La préfecture de Siguiri est une zone confrontée à une exploitation artisanale de l’or. A cause de cette pratique, l’agriculture tant à disparaitre au jour le jour entrainant des conflits domaniaux entre habitants. Gbonkouroma et Douguinfin, deux secteurs, respectivement des districts de Kignebakoro et de la commune rurale de Kignebakoura se réclament la paternité d’un domaine. L’histoire remonte à trois ans, lorsque Gbonkouroma s’est rendu-compte que la terre cultivée par Douguinfin contenait de l’or. Après un long procès, le juge de paix de Kankan a fini par trancher le procès en faveur de Douguinfin. Mais Gbonkouroma qui ne cesse de réclamer la paternité de cette terre, a refusé de se plier au verdict du juge sous prétexte que ce domaine appartiendrait à ses arrière-grands-parents.

De fil en aiguille, le conflit prend de l’ampleur sous le regard impuissant des autorités. Ainsi, surpris au cours d’une activité de pulvérisation dudit domaine, deux habitants Gbonkouroma   se font sauvagement frappés à mort par Douguinfin. Transportés à la police, l’un des blessés, Karinka Traoré, n’a pas survécu à sa blessure. Il succomba de sa blessure aussitôt transporté à l’hôpital.

« Au début de cette année le juge a tranché le conflit. Mais une partie qui n’était pas satisfaite du verdict a interjeté appel qui n’est pas encore programmé. C’est ainsi que les incidents ont commencé le lendemain de la fête de tabaski. Au cours ces incidents, il y a eu un mort. Il s’agit de Karinka Traoré qui était de Gbonkouroma. Lorsqu’il y a eu affrontement et mort d’homme, nous avons été saisis. Puisque le problème est au niveau de la justice, j’ai envoyé les maires et les sous-préfets des localités pour voir le juge de paix afin qu’ils puissent prendre des dispositions. Le juge a dit qu’il ne peut pas prendre de dispositions par ce qu’il n’a pas un grand effectif de la police et de la gendarmerie. Donc, moi j’avais renvoyé à la justice pour respecter la hiérarchie et éviter les conflits de compétences. Comme le juge a dit qu’il ne peut rien, nous avons été obligé de prendre des dispositions pour envoyer des agents de police sur les lieux. Malheureusement, les localités sont derrière le fleuve Niger », a expliqué le préfet de Siguiri, El hadj Ibrahima Kalil Keita.

En plus d’un mort, ce conflit a enregistré déjà une vingtaine de blessés. Selon la version du préfet, les habitants de Douguinfin auraient pris deux personnes dont Karinka Traoré avec des armes en main. « Ces deux personnes ont été mises à la disposition de la police qui les a placées en prison. Mais Karinka Traoré avait été sauvagement battu. Sur la demande de ces parents, on l’a mis à leur disposition pour suivre des soins à l’hôpital. Mais il n’a pu supporter. Les populations ont déposé le mort chez le maire. Mais, nous avons pris le corps pour aller l’enterrer dans son village », a-t-il raconté.

En Guinée, les conflits domaniaux sont monnaies courantes. A Conakry comme à l’intérieur du pays, des citoyens s’affrontent autour d’un terrain entrainant parfois, blessures, destruction d’édifices et parfois pertes en vies humaines.

Aïcha Camara pour www.guinee58.com