Une quinzaine de personnes au moins ont été blessées mardi à Conakry, où des affrontements ont opposé pour le deuxième jour consécutif, les forces de l'ordre à de jeunes manifestants dénonçant la situation dans l'éducation, ont rapporté des témoins et des journalistes.
Au lendemain du décès d'un jeune de 17 ans, tué par balle lors d'une manifestation par la police, selon sa famille et un membre de la Croix Rouge, ces incidents violents ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne, selon un correspondant de l'AFP.
Des centaines de jeunes, scolarisés ou non, ont brûlé des pneus, renversé des poubelles et affronté les forces de l'ordre à l'aide de pierres et de frondes. Celles-ci ont répliqué en faisant usage également de pierres, ainsi que de gaz lacrymogène, ou en effectuant des tirs de sommation en l'air, selon des témoins.
Des journalistes ont dénombré au moins 15 manifestants blessés, dont six dans le quartier de Hamdallaye et quatre dans celui de Bambéto.
Certains des manifestants étaient touchés à la tête, aux pieds ou encore au dos, selon les constatations d'un correspondant de l'AFP.
"J'ai reçu un caillou sur la tête, jeté par un agent que je peux identifier", a expliqué un lycéen, Alimou Dramé, qui a craint qu'un policier ne veuille "l'achever" jusqu'à ce qu'un de ses supérieurs l'en dissuade.
Sur les médias d'Etat, le ministre de la Justice, Cheick Sako, a une nouvelle fois dénoncé mardi un appel à la grève "illégal" lancé par les syndicats et qualifié celle-ci de "sauvage" car lancée sans respect du préavis prévu par la loi.
Les grévistes, soutenus par les élèves, exigent l'application totale du statut particulier de l'Education, qui prévoit une augmentation de l'indice et des salaires obtenus sous le général Lansana Conté (1984-2008), confirmés en septembre 2016 lors des négociations entre gouvernement et syndicats de l'éducation.
En février, huit personnes avaient été tuées, dont plusieurs par balles, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.
AFP