pottal fii bhantalLes élections locales étaient censées achever le long processus de transition et doter la Guinée d’institutions capables de tacler les nombreux défis du pays. Mais, pour masquer l’échec de son administration, Mr. Alpha Condé a décidé de profiter de leurs résultats pour détériorer davantage le climat social du pays par les vieilles recettes de la division tribale et des punitions collectives.

Des chasseurs « Donzos » et des milices parallèles infiltrés dans l’armée procèdent à des assassinats et à la destruction de biens en ciblant les peuls. En outre, on assiste à la résurgence des complots fictifs et préfabriqués qui rappellent les jours les plus sombres du règne de Sékou Touré. Les accusations faites contre un jeune du nom de Boubacar Diallo, rappelle amèrement les grotesques montages d’il y a 42 ans du soi-disant « complot Peul ». Un jeune de 14 ans fut exhibé à l’époque, avec un fusil en main, comme une recrue en charge d’assassiner le président.

L’administration de Mr. Alpha Condé n’est décidément qu’un épisode des périodes sombres qui ont caractérisé l’histoire de la Guinée. Notre pays se retrouve aujourd’hui au même carrefour d’incertitudes, de désarroi citoyen et de manque de perspectives. Dans une atmosphère de fin de règne et de fuite en avant, la clique de criminels qui gravitent autour de Alpha Condé a décidé de mettre le pays à feu et à sang pour se maintenir au pouvoir.

Face à cette clique, il est plus que jamais indispensable de renforcer le combat citoyen. Il ne sert pas la cause de la nation de se laisser aller à la démission ou au désenchantement. La clique au pouvoir compte sur la fatigue et la misère des populations pour continuer ses œuvres criminelles. Mais, elle devrait comprendre que si la misère est généralisée, sont révolus de notre histoire les temps de l’agitation de la peur et des complots fictifs. Les guinéens patriotes sont plus que jamais résolus au combat pour l’éradication de l’impunité dont jouissent les criminels de l’état. C’est au renforcement d’un tel combat que notre organisation invite encore tous les guinéens.

  • Aux partis politiques de l’opposition et aux militants patriotes du RPG, nous demandons de faire un front uni pour opposer et isoler la clique de criminels dont Alpha Condé s’est entouré. Cette petite clique n’est assimilable ni à un parti politique, ni à une ethnie. Elle se recrute dans toutes les ethnies et dans toutes les couches professionnelles de notre pays.
  • Notre appel va en particulier aux parlementaires qui doivent prendre au sérieux leur rôle de supervision du gouvernement, surtout quand celui-ci agite le spectre trop familier des complots dont notre pays a tant souffert. Ils doivent forcer le ministre de la justice à comparaître à l’assemblée pour répondre avec détails des accusations graves de découverte d’armes et d’assassinats de guinéens.
  • L’OGDH et les organisations des victimes doivent exiger que l’accusé bénéficie des garanties d’une instruction judiciaire assortie de l’assistance d’avocats indépendants et la prohibition de la torture pour extorquer des aveux comme ce fut le cas dans notre histoire.
  • Les organisations de la société civile doivent rappeler au procureur Sidy Souleymane Ndiaye que toute participation à la fabrication de complots fictifs le rend complice de crimes imprescriptibles contre l’humanité.
  • L’incendie nocturne du marché de Madina fait suite à des menaces voilées de personnes dans l’entourage de Alpha Condé de punir collectivement des commerçants qui sont perçus comme proches des partis de l’opposition. Cet incident qui a toutes les apparences d’une campagne d’intimidation doit faire l’objet d’enquêtes sérieuses sous la supervision des parlementaires. A défaut, les hommes d’affaires guinéens doivent porter plainte auprès des instances judiciaires internationales.

Le présent appel a été précédé de nombreux autres aux parlementaires guinéens et aux leaders politiques, notamment sur le dossier des crimes du 28 Septembre 2009 sur lesquels ils ont observé une léthargie coupable. Nous le réitérons en cette occasion en leur rappelant que c’est faute d’actions dans le passé qu’on assiste à ce nouvel épisode. S’ils s’emmurent dans l’inaction, l’histoire retiendra qu’ils se seront rendus complices des crimes du gouvernement dont ils risquent d’être des victimes.

  • Aux leaders syndicalistes et de la société civile, nous demandons de renforcer leur front commun et d’éviter les manipulations ethniques qui ont prouvé être l’arme privilégiée de détournement de l’état au profit de bandes de criminels au sein du gouvernement et des forces de sécurité. En particulier, ils doivent centrer leurs actions sur le contrôle de l’état et la pression sur les députés, avant de punir les crimes économiques dont les travailleurs les populations font les frais.
  • Face à la faillite de l’état, les guides religieux et les chefs des coordinations régionales ont un rôle majeur à jouer pour reconstituer le tissu social de la Guinée. Ils ont l’écoute des populations et des fidèles. Il leur incombe d’honorer leurs rôles traditionnels en guidant les citoyens contre les pièges de la division, de la résignation et de la démission. Ils sont les gardiens de la morale dont le droit tire sa légitimité. Ils doivent exiger que les opprimés bénéficient de la justice. Ils doivent être les porte-paroles des faibles en interpellant le président guinéen sur ses agissements criminels.
  • Aux familles des victimes nous assurons notre soutien sans faille. Il leur incombe de se mobiliser pour que les perpétrateurs de crimes contre les leurs soient traduits en justice. Etant donné l’état de déliquescence et de corruption de l’appareil judiciaire guinéen, leur tâche est certes immense mais pas insurmontable. En tant que victimes, ils sont les mieux habilités à saisir la justice. Ils doivent prendre les mesures adéquates pour documenter les crimes et orienter leurs plaintes vers des instances judiciaires internationales. Elles peuvent d’avance compter sur le soutien des guinéens de tout bord.

A la société guinéenne en général, nous rappelons que le défi du jour est plus que jamais crucial. Il consiste au choix entre le chaos et la démocratie. Les cliques au pouvoir ont montré suffisamment leur mépris de la justice et leur prédilection pour le pillage des ressources de l’état. Leur propension à tuer des guinéens et à les opposer sur des lignes ethniques n’est plus à prouver. Le combat citoyen est on ne peut plus clair. Nous invitons tous les citoyens à s’engager pour une large concertation et d’empêcher la guerre civile que veut organiser Alpha Condé pour justifier son maintien au pouvoir avec le recours aux manipulations religieuses et ethniques. Son administration n’est qu’une pègre dont nous devons débarrasser la nation, par tous les moyens et tous les sacrifices nécessaires.

Notre organisation réitère encore une fois son engagement dans une tel combat. Nous saluons la mémoire des victimes innocentes de la répression en même temps que le courage des populations qui livrent un combat honorable contre la dictature de Mr. Alpha Condé.

La Commission Centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon.

Ampliations :

  1. Représentants des Membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU
  2. Conseil de Sécurité et de paix et de l'Union africaine
  3. Commissaire Droits de l'Homme de l'ONU
  4. Commission des Nations Unies contre la violence sur les femmes
  5. Représentant de l'Union européenne en Guinée, Ambassade de France, Ambassade des États-Unis, Ambassade d'Angleterre, Ambassade de Chine et de l'ambassade de Russie en Guinée
  6. Représentant de l'Union européenne à l'ONU
  7. Système de justice mondiale du département d'État américain
  8. Commission du droit de l'Assemblée nationale de la Guinée
  9. Assemblée nationale du Sénégal
  10. Ministre de la Justice et Ministre des droits de l’homme de la Guinée
  11. Mamady Kaba – président de l’institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme de la Guinée
  12. Ambassades de la Guinée auprès des Nations Unies et les États-Unis
  13. FIDH
  14. OGDH
  15. Association Guinéenne des Victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA
  16. Human Right Watch
  17. Human Right First
  18. International Crisis Group