fidhLa FIDH, l’OGDH et MDT se félicitent de l’inculpation et du placement en détention provisoire, lundi 30 janvier 2017, d’un capitaine de la Brigade anti-criminalité de Conakry contre lequel l’OGDH et MDT, avec le soutien de la FIDH, avaient porté plainte le 19 mai 2016 pour des faits de torture commis sur un jeune homme que nos organisations représentent devant la justice.

Le 4 mars 2016, Monsieur S. avait été arbitrairement arrêté par des agents de l’unité mixte des brigades anti-criminalité n°4 et n°8 de la police nationale. Il avait ensuite été torturé et arbitrairement détenu dans les locaux de la Brigade anti-criminalité n°8 avant d’être transféré trois jours plus tard à la Maison Centrale de Conakry où il se trouve toujours en détention provisoire. Une video révélant l’atrocité des actes qu’il a subi avait été rendue publique en avril 2016 et diffusée sur les réseaux sociaux. Ces violences auraient été commises avec le concours d’au moins 11 autres agents, également visés par la plainte.

Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH : « Cette arrestation constitue une première victoire dans ce dossier et démontre que la lutte contre l’impunité progresse en Guinée. Il est cependant nécessaire que les autres agents impliqués soient rapidement localisés et entendus par la justice. Malgré les efforts engagés, l’usage de la torture demeure répandu en Guinée et pour y mettre fin, toute la lumière doit être faite sur ces évènements et l’ensemble des responsables doivent répondre de leurs actes. »

Après la révélation des violences subies par Monsieur S. la plupart des agents de la BAC visés par la plainte avaient été suspendus de leurs fonctions mais n’avaient cependant pas été mis à la disposition de la justice et ne se trouvent vraisemblablement plus à Conakry.

Me Fréderic Loua, avocat et président de MDT :« Les magistrats en charge de ce dossier doivent être en mesure de poursuivre et accélérer les enquêtes afin qu’un procès se tiennent dans les meilleurs délais. Pour cela il est nécessaire que les autorités militaires coopèrent avec la justice et ne tolèrent aucune impunité dans ce dossier, ni aucun autre impliquant des faits de cette nature. »

Nos organisations accompagnent devant la justice guinéenne plus de 500 victimes de graves violations des droits humains, dont celles du 28 septembre 2009 et des répressions de janvier et février 2007.

En 2012, la FIDH et l’OGDH s’étaient également constituées parties civiles aux côtés de 17 victimes d’actes de torture perpétrés en 2010 à l’Escadron mobile d’Hamdallaye. L’ancien gouverneur de Conakry, Sekou Resco Camara et l’ancien chef d’état major général des armées, Nouhou Thiam, ont été inculpés dans cette affaire. Leur procès, attendu de longue date, devrait avoir lieu au cours des prochains mois.

Source www.fidh.org