Le gouvernorat de Conakry a entamé une opération de déguerpissement d’envergure dans toutes les communes de la capitale. Ce lundi 16 janvier, les étalagistes de la commune de Kaloum ont servi d’exemple. Tables installées aux abords de la chaussée, baraquement et autres ont été embarqué nuitamment, au grand dam des petits vendeurs. Les espaces qui étaient sous l’emprise des étalagistes ont été libérés et aussitôt aménagés pour en faire des parkings.
Les victimes de ce nettoyage disent avoir été avisées tardivement. Barry Aissatou, vendeuse d’oranges et de bananes près de la mosquée sénégalaise : « Le samedi (14 janvier, ndlr), certains agents sont venus nous avertir. Ils nous ont demandé de remballer nos affaires, qu’ils ne voudraient pas nous retrouver là lundi. Sauf que, au lieu de nous donner du temps, ils sont venus la nuit ramasser tout ». Au marché Niger, c’est la même chose. Tout a été embarqué. A la différence de Barry, au marché Niger, ils disent n’avoir pas été avertis. Du tout. Sinon ils auraient au moins sauvé les tables. C’est peine perdue. Ce sera pour une autre fois.
La circulation routière qui d’habitude connaissait des embouteillages interminables, est bien huilée aujourd’hui. Selon un agent de la police communale, l’opération commence ce 16 janvier 2017 et va s’étendre dans les autres communes.
Depuis l’arrivée de Mathurin Bangoura à tête du gouvernorat, Conakry change de mine. D’abord la construction de parkings au marché Madina, puis l’installation des poubelles. Maintenant le déguerpissent des occupants des voiries. Même si, à la différence des opérations de déguerpissement antérieures, cette fois, il y a une police verte et une police de proximité pour pérenniser les acquis. Nombre d’observateurs pensent que c’est une opération feux de paille.
Aïcha Camara pour www.guinee58.com