toumba diakiteEn Guinée, les avocats de Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba » suspendent leur défense. Leur client est en détention, en Guinée, depuis début mars pour son implication dans le dossier du 28 septembre. Ce jour-là, en 2009, au moins 150 personnes ont été tuées et une centaine de femmes violées dans un stade de la capitale, Conakry. Depuis, une enquête s'est ouverte en 2010. Sept ans plus tard, elle toujours en cours.

Depuis deux mois, « Toumba » Diakité attend son jugement dans sa cellule de la maison centrale de Conakry. Ce commandant a été entendu par les juges d'instruction mais depuis son interrogatoire, mi-mars, le dossier « est figé », disent ses avocats avant d’ajouter qu’il y a un « manque de volonté politique et un immobilisme judicaire ». Ils suspendent leur défense, comme l'explique Maître Aboubacar Sylla.

« Nous avons dénoncé le fait que les droits les plus élémentaires, comme le droit de visite, le droit de faire du sport, la mise en liberté provisoire, lui ont été refusés, pendant que ses co-équipiers sont en dehors », a-t-il souligné.

« On ne peut pas comprendre que des crimes contre l’humanité soient commis, que des gens soient suspectés et que ceux-ci soient en liberté, en ville. C’est insupportable. Officiellement, le discours c’est que tout se passe bien, que la justice travaille. Eh bien nous, qui sommes du pool des avocats de la défense, nous disons que le dossier est bloqué. La suite judiciaire aurait été les confrontations et l’audition des témoins. Cela ne se fait pas », a dénoncé maître Aboubacar Sylla.

Pour l'accusation, « les avocats veulent imposer une marche forcée, mais la procédure judiciaire suit son cours », indique le procureur Sidy Souleymane Ndaye.

Le ministre de la Justice a, quant à lui, assuré à plusieurs reprises que le procès du 28 septembre s'ouvrirait avant fin 2017.

RFI