pottal fii bhantalComme tous les guinéens et les observateurs internationaux, les membres de Pottal-Fii-Bhantal ont été choqués par les récentes démolitions d’habitats à Conakry. Notre organisation condamne fermement cette nouvelle atteinte aux droits fondamentaux des guinéens par le gouvernement.

Les raisons invoquées pour justifier ces nouvelles démolitions sont inacceptables tant sur les plans de la morale, de la justice ou de l’urbanisation.

Elles constituent une violation des dispositions constitutionnelles qui garantissent l’inviolabilité des domiciles des citoyens. Les avis de démolition consistent aux marquages des maisons peu avant l’arrivée des bulldozers. Les démolitions interviennent en plein saison pluvieuse à Conakry en violation de la décision de justice de sursoir toute éviction pendant l’hivernage et elles touchent des citoyens dont la plupart sont démunis. Les plans de compensation annoncé par le ministre du logement ont été fait après que le mal. Aucune mesure de relocation des propriétaires n’a été préconisée à l’avance.

Ces démolitions ne sont qu’un signe supplémentaire de l’incurie du gouvernement ainsi que de la corruption rampante et généralisée de l’appareil de l’état. La plupart des occupations des « domaines de l’état » ont été faites avec des permis délivrés par des agents de la fonction publique. Aucun de ces agents n’a jamais été inquiété.

Il y a 20 ans, en 1997, 20,000 logements furent détruits par le régime de Lansana Conté à Kaporo-Rails. Plusieurs vies humaines furent perdues et des députés de l’Assemblée nationale furent jetés en prison. A ce jour les propriétaires n’ont pas été indemnisés. Depuis cette tragédie, aucun plan cadastral et des inspections routinières – comme c’est la pratique dans tous les pays du monde -  n’ont été mis en place pour prevenir l’érection de bâtiments sur des zones réservées.

Force est de constater que les démolitions font partie d’une stratégie de gouvernementpar le chaos, la répression et la division des guinéens de l’administration de Mr. Condé. A maintes reprises, Mr. Alpha Condé a fait des insinuations sur une prétendue occupation de la capitale nationale par des non-autochtones. En 2014, il déclara que les quartiers de Cosa et de Bambéto sont des ghettos qu’il voulait transformer en « zones viables ». Les récentes démolitions s’inscrivent dans cette dynamique de division ethnique et d’indexation cynique de zones urbaines occupées principalement par des peuls.

Si le gouvernement de Mr. Alpha Condé était soucieux d’une urbanisation ou de la décongestion de la capitale, il devrait commencer par encourager une occupation ordonnée de la zone de Kaporo-Rails et la compensation des propriétaires. Plus de deux décennies après les démolitions, la zone est inoccupée et insalubre. Quelques buildings et l’ambassade des Etats-Unis cohabitent avec des carcasses de véhicules.

En réalité, Mr. Alpha Condé reste hanté par ses calculs politiciens et ses phobies ethniques. Malgré le titre de président de l’Union Africaine, il ne peut résister aux manœuvres criminelles de diversion et de règlements de compte dont, encore une fois, la communauté peule fait les frais.

Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon saisit l’occasion pour encore une fois mettre le président guinéen en garde. Les mêmes mises en gardes vont aux agents de la sécurité qui se rendent complices de ces crimes imprescriptibles contre les citoyens guinéens. Pottal-Fii-Bhantal fustige les nombreux hauts-fonctionnaires de l’état qui auront brillé par leur mutisme durant cette tragédie tout en se gargarisant des mots de justice, de démocratie et d’unité nationale. Au premier chef, il faut mentionner le ministre de la justice ainsi que celui de l’unité nationale et de la citoyenneté. 

Nous saluons les actions des organisations dont l’INDHI qui ont dénoncé ces atteintes aux droits de citoyens guinéens. Nous leur lançons un appel pour une mobilisation nationale afin d’assister les victimes à s’organiser pour porter des plaintes auprès du tribunal de la CEDEAO afin de mettre fin à ces crimes dans notre pays.  Nous leur assurons de notre totale disponibilité pour l’engagement de telles actions.

La Commission centrale de Pottal-Fii-Bhantal Foutah-Djallon