mohamed toureC’est vrai que la parole de Mohamed Touré, le fils putatif du dictateur Sékou Touré et de Andrée Duplantier, ne vaut pas un pet de lapin sur l’échiquier politique national mais quand le pisse-froid détone depuis Faranah son ressenti sur la situation actuelle du bled et barbouille le regime de Goby Condé, le primatologue du palais Gokhi Fokhè, et tous les Guinéens de son vomi, ça mérite discussion :

« Nous devons cesser de mentir. Nous mentons trop, il faut le dire. Et ceux qui mentent sont ceux qui sont censés être ceux-là qui ne doivent pas mentir. Car, ils sont censés être les garants de la morale de notre société. Nous volons. Tout le monde vole, c’est devenu une pratique nationale. Je ne parle pas de petits voleurs qui prennent des motos, des petits sacs de riz, je parle de ceux qui volent la nation, qui pillent aujourd’hui la nation. »

Les fils naturels du sanguinaire Sékou Touré lui ressemblent comme deux gouttes d’eau mais on peut reconnaître aussi que Mohamed Touré a presque raison quand il portraiture le régime de Goby Condé comme un parfait régime politique qui a passé et passe tout son temps à mentir aux populaces et les maintient dans l’obscurantisme.

Regardez le bled ! Regardez Dar-es-Salam avec ses éboulements d’ordures dans la commune de Ratoma ! Regardez Cona-cris, la sale, la puante, la salope ! Regardez Kaloum et regardez Madina en ce moment !

Allons-y maintenant à l’intérieur de la Guinée. Et regardez Kindia ! Zieutez bien Kankan, Faranah, Télémélé, Mamou, Labé, N’Zérékoré, Guéckédou, Macenta, Lola, Piné, Koundara, Boffa, Boké, Mali, Mandiana, Pita, Dinguiraye, Dalaba, Dabola qui ressemblent tous à des bourgs ! Où est le développement dicible promis par Goby Condé ? Scrutez le visage des bouseux et dites s’il transpire l’épanouissement, le développement ?

Pour coiffer au poteau son adversaire politique au deuxième tour de la présidentielle guinéenne en 2010, Gobykhamé avait usé du subterfuge, du mensonge et de la manipulation pour s’emparer du kibaniyi. Et pour se maintenir au trône à la seconde présidentielle en 2015, Goby a encore usé de la menterie et de la triche électorale.

Aujourd’hui les Guinéens aspirent à un changement radical de régime politique. En clair, ils veulent voir Goby quitter le pouvoir en 2020. Mais il ne semble pas avoir assouvi sa boulimie du pouvoir. Il cherche encore les voies et moyens pour tripatouiller la constitution guinéenne, qui lui interdit clairement de se représenter pour un troisième mandat en 2020, pour rester en poste. Or Barack Obama a déjà averti tous les dictateurs du continent, le 28 juillet 2015 à Addis Abeba (Ethiopie) :

« Lorsqu’un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et à la discorde. »

Mais Goby refuse d’entendre raison. Dans les travées du palais Gokhi Fokhè, ses sectateurs et autres affidés lui mentent et lui font croire que les populaces l’acclameront s’il décide de se maintenir au pouvoir. Et souvenez vous de ces maux de Bangaly Kourouma, alors directeur de la police, en novembre 2016 :

« Sékou Touré a fait 26 ans et c’est après sa mort qu’il y a eu un coup d’Etat. Le général Lansana Conté a fait aussi 24 ans et c’est après sa mort que les militaires ont pris le pouvoir. Alors, vous voulez qu’Alpha Condé s’arrête à deux mandats ? Nous avons voté pour qu’il soit notre président et non pour un ou deux jours. Le jour qu’il va mourir, celui qui viendra c’est ce que Dieu aura prédit. »

Et l’on veut que l’opposition croise les bras et attende que Goby Condé et ses coreligionnaires la mettent devant un fait accompli : repousser la présidentielle de 2020 en attendant l’organisation d’un référendum sur le tripatouillage de la constitution et la possibilité légalisée de Goby Condé de se représenter pour un troisième mandat sous couleur d’achever les chantiers de développement qu’il aurait déjà commencés.

Hé ! « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. » Parole de Victor Hugo. L’opposition doit se préparer en conséquence si toutefois Goby Condé refuse de reculer dans sa volonté de falsifier la constitution. Elle a manifesté pacifiquement dans la rue, elle a protesté et attiré l’attention de l’opinion de l’Union européenne, de la cour pénale internationale sur ce qui se trame en ce moment en Guinée. Si malgré toutes les protestations pacifiques, Goby qui veut passer pour un phénix persiste et décide de continuer à trôner après 2020, il faudrait de l’action pour le dégager du palais Gokhi Fokhè.

Durant 26 ans Sékou Touré a effectivement abreuvé les Guinéens de mensonges, d’inepties, de conneries, leur a raconté des imbécilités politiques. Et pour mieux régner il a institutionnalisé le mensonge, la délation et le mouchardage, l’ethnocentrisme en système politique de sa révolution. De 1958 au 26 mars 1984, Sékou Touré les a couillonnés, obombrés, martyrisés. Il en a fait pendre à volonté, fusiller, tuer dans tout le pays. Et le roi de l’Arabie Saoudite de l’époque l’avait dissuadé de se faire passer pour « Madiwou » après tant de massacre de Guinéens. Dieu seul sait le nombre exact de « Navetanas » massacrés aux frontières de la Guinée avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire ! C’est en cela que Sékou Touré a pillé la première ressource de la Guinée : l’homme. Durant tout son règne sans partage, Sékou Touré a terrorisé les Guinéens, bunkérisé le pays, plombé le développement de la Guinée dotée « de toutes les richesses du sous-sol, du sol, de la mer, des fleuves en abondance » avant d’aller mourir de sa belle mort à Cleveland, au cœur de l’impérialisme américain qu’il éructait de sa voix démoniaque. Sékou Touré est le premier responsable de l’enlisement de la Guinée dans le sous développement et la pauvreté. Il avait bousillé pratiquement tous les intellectuels de l’époque.

Et aujourd’hui, Mohamed Touré de se dire tout en se demandant : « toutes les richesses du monde sont chez nous. Pourquoi nous n’arriverons pas ? »

Mohamed Touré ne voit pas la responsabilité de Sékou Touré, son père putatif, dans la pauvreté et le sous-développement de la Guinée actuelle. Il est dans la politique politicienne. Il reluque le palais Gokhi Fokhè et jure que le pays ne se tirera pas d’affaire avec le clan politique actuel au pouvoir. Il prétend que nous tous Guinéens façons et diaspourris et diasripoux, n’arriverons jamais à jamais à nous développer « parce que nous avons renoncé à nous-mêmes. » Et il essaye ainsi d’engrammer dans l’esprit des populaces de Faranah sa politique passéiste :

« Je choisis Faranah pour le dire haut et fort. Il faut que nous revenions à nous-mêmes. Et le parti Démocratique de Guinée que j’ai la lourde charge de diriger aujourd’hui, a pour mission de faire revenir cette nation à la raison. »

Il y a du nouveau dans le landerneau du Parti Des Geôles (PDG) qui râtèle tous les passéistes et les nostalgiques de la révolution sékoutouréenne. Ils n’ont plus froid aux yeux devant le régime de Goby Condé dont ils dénoncent la marque de fabrique : corruption, détournement de deniers publics, pillage des ressources du pays. Ils ne se prennent plus pour le nombril du monde. Ils n’hésitent plus à se comparer aux autres dans le monde. Comme le fait maintenant ouvertement Mohamed Touré qui dénonce le pillage de la Guinée par le clan de Goby Condé :

« Il faut que cela s’arrête pour que nous puissions, demain, justement être considérés sur un pied d’égalité avec tous les autres peuples du monde. Le Japon, les Etats unis, la France que nous regardons aujourd’hui avec de grands yeux et nous pouvons être autant sinon mieux. » Waou !

En effet les Guinéens ne méritent pas la situation dégradante actuelle du pays et ce ne sont pas tous les Guinéens qui sont des voleurs, des menteurs, des manipulateurs, des imbéciles. Et c’est vrai que de 1958 à nos jours, ce sont des gougnafiers qui se sont succédé au trône. Qui se sont surtout souciés du développement économique de leurs familles et de leurs proches.

Certains Guinéens avaient un fétu d’espoir en Goby Condé, qui se vante d’être le plus diplômé de tous ses prédécesseurs au palais Gokhi Fokhè, pour sortir le bled de l’auberge. Ou du moins, ils avaient plutôt espoir qu’il fasse bouger les lignes. Que plus jamais les choses ne soient comme avant dans le pays. Qu’on sorte des anciennes pratiques qui datent de la révolution sékoutouréenne et qui perdurent et polluent encore le pays de nos jours. Non seulement Goby Condé n’a pas apporté du sang neuf dans la gestion du bled mais il a cru tirer profit, politiquement parlant, en attisant la haine ethnique dans le pays, en montant les malinkés contre les peuls en Haute Guinée et à Cona-crimes. Cela a marché jusque hier. Ça ne marchera plus ! Aucun imbécile politique ne pourra plus monter les ethnies, les unes contre les autres, juste pour assouvir ses ambitions politiques et personnelles. Il suffit de suivre les débats sur internet pour comprendre que les esprits se réveillent petit à petit et se laissent de moins en moins manipulés.

Nous voulons le changement en 2020. Nous voulons des dirigeants qui seront à la hauteur des défis qui se posent actuellement à la Guinée. Nous voulons le développement de la Guinée et des Guinéens sans considération ethnique ou religieuse ou politique. Nous voulons une justice indépendante et des magistrats compétents et vertueux. Nous voulons un respect strict des droits de l’homme en Guinée. Nous voulons qu’on entretienne l’homme en Guinée comme on entretient une plante qu’on souhaite voir pousser, grandir, fleurir. Nous voulons que la compétence, le talent, la capacité prévalent comme critère de sélection dans le développement de la Guinée de demain où Hoffmann aura raison d’avoir dit dans « Les élixirs du diable » :

« De plus en plus chacun ne doit compter que sur ses mérites ; c’est dans ses facultés intellectuelles qu’il doit puiser ce qui lui permettra de se faire valoir aux yeux du monde, même si l’Etat le revêt encore de quelque éclat matériel capable d’éblouir les yeux. »

Dans cette Guinée là tel ostrogoth ne sera pas bombardé ministre ou conseiller du président de la République ou gouverneur ou ambassadeur ou Recteur d’une université juste pour le remercier d’avoir mouillé le maillot dans le parti politique qui a propulsé le « chef » au trône. Il faudrait que cet ostrogoth soit compétent pour le poste, et qu’il ait les compétences intellectuelles pour l’assumer.

Les pratiques que nous connaissons actuellement avec le régime de Goby Condé ne doivent pas être reconduites aux lendemains de la présidentielle de 2020. Surtout pas de clanisme, pas d’ethnocentrisme et de régionalisme, pas de gabegie, pas de pillages des ressources naturelles du pays, pas de corruption, pas de détournement de deniers publics et de vol, pas de menterie politique et de mensonge. La seule exigence doit être la compétence et rien que la compétence. C’est le seul critère qui pourrait tirer la Guinée du gouffre et la propulser sur la voie du développement.

Benn Pepito