une salle de classeEn Guinée, l’enseignement dans le primaire et le secondaire était toujours perturbé ce lundi 27 novembre. Deux semaines après le mouvement de grève lancé par une partie des syndicalistes de l’enseignement, dans les écoles il y avait hier de nombreux absents. Si les enseignants semblent divisés sur la suite à donner au mouvement, certains disent soutenir les revendications des syndicalistes grévistes, jugés pourtant dissidents par les autorités. Une réunion à la présidence a été menée par le chef de l’Etat Alpha Condé, ce week-end, mais jusqu’à présent, aucune issue n’a été trouvée pour sortir de la crise.

En centre-ville de Conakry, des écoliers quittent dans la matinée les établissements scolaires plus tôt que prévu. « On veut aller à l'école, on doit commencer les cours, raconte Abdoulaye, un élève de terminale redoublant. C'est malheureux de voir ça. Certains partent en Libye, nous on veut avoir notre diplôme. »

Dans la cour d’un des plus grands lycées de la capitale, l’équipe d’encadrement exhorte les élèves présents à rentrer en classe pour éviter les débordements.

« Quand c’est comme ça, cela crée un peu la psychose. Les parents ont refusé de libérer les élèves. Chez nous, les professeurs sont présents. Il y a seulement un petit groupe de six professeurs qui n’ont pas répondu sur les 20 programmés », souligne le proviseur Mahamadou Diallo.

Ce lundi, des cadres du ministère de l’Education sont venus consulter dans les écoles les fiches d’émargement des professeurs. Un représentant de ce ministère assurait dimanche, à la télévision nationale, que tout enseignant absent serait considéré comme « démissionnaire ».

Rappelons que le président Alpha Condé a interdit, sous peine de fermeture, la diffusion des propos de la branche syndicale qui a lancé le mouvement de grève dans l’Education. Mouvement jugé illégal par les autorités. Deux fréquences de radios ont d’ailleurs déjà été brouillées ce lundi.

En réaction, après avoir organisé une émission sur la liberté de la presse diffusée simultanément sur toutes les radios privées guinéennes, ces dernières suspendront leur programme pendant 24 heures.

RFI