ceni voteDes responsables de l'opposition en Guinée ont dénoncé des fraudes massives lors des élections locales de dimanche. Ils accusent notamment le pouvoir d'utiliser des votes par procuration pour bourrer les urnes et se proclamer vainqueur du scrutin. Six millions de Guinéens étaient appelés à voter pour ces élections locales, les premières depuis 2005.

Fraudes massives, manipulations de votes, votes abusifs par procuration... L'opposition avait tous les arguments, vrais ou faux, pour dénoncer le comportement de certains chefs de quartier ou des administrateurs territoriaux. Jacques Gbonimy, au nom de la Céni, se défend : « Dans certaines préfectures, les on-dit disaient que le vote était prolongé jusqu'à 20h. La Céni n'a pas pris une telle décision. Le vote s'est bien déroulé ».

Le vote s'est bien passé ? L'ancien Premier ministre et président de l'UFR Sidya Touré conteste : « Nous avons des préfets, des sous-préfets, qui se mêlent du processus électoral. Par exemple, quand vous arrivez au moment de la centralisation, un préfet ou un sous-préfet peut venir ramasser tout le matériel électoral et demander que la centralisation se passe à son domicile ou à son bureau. Et il peut interdire l'entrée à certains partis, notamment ceux de l'opposition. »

Un autre ancien Premier ministre et chef du principal parti d'opposition UFDG, Cellou Dalein Diallo, enfonce le clou : « J'ai invité les militants de l'opposition et tous les citoyens épris de démocratie à rester mobilisés pour refuser le hold-up électoral que M. Alpha Condé et les siens préparent à l'occasion de ces élections locales. »

Des échauffourées entre électeurs de partis rivaux ou militants de l'opposition et forces de l'ordre ont éclaté un peu partout au moment du dépouillement ou de la centralisation des résultats, aussi bien dans la capitale que dans quelques villes de l'intérieur du pays.

RFI