alpha bollore 1Vincent Bolloré a été déféré mercredi devant les juges d'instruction en vue d'une probable mise en examen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption visant l'obtention de concessions en Afrique par le groupe Bolloré dont il est PDG, a-t-on appris de source judiciaire.

Outre Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas Paris, ont également été déférés à l'issue de leur garde à vue, ajoute-t-on de même source, confirmant une information du site de Challenges.

Francis Pérez, dirigeant de la société Pefaco basée en Espagne, a quant à lui vu sa garde à vue levée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, a déclaré son avocat.

Le milliardaire breton était auditionné depuis mardi matin à Nanterre (Hauts-de-Seine) par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

La justice soupçonne des dirigeants de Bolloré d'avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors une filiale du groupe, pour faciliter l'arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d'obtenir en contrepartie des concessions portuaires.

Les juges s'intéressent en particulier aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Conakry, en Guinée, et de la gestion d'un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo.

Dans un communiqué, le groupe Bolloré a nié mardi toute irrégularité.

Un porte-parole du gouvernement guinéen a de son côté assuré que la concession accordée au groupe Bolloré pour le port de Conakry était strictement conforme à la loi.

L'enquête, qui fait suite à une plainte déposée par un ancien collaborateur du groupe, porte sur des faits qui remontent à 2009 et 2010.

Une perquisition avait été menée en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) dans le cadre de cette enquête. Des perquisitions ont également été conduites en 2014 et 2015 chez Havas, racheté depuis par Vivendi.

Le groupe contrôlé par la famille Bolloré joue un rôle de premier plan en Afrique où il est présent dans 46 pays, exploite 16 terminaux à conteneurs ainsi que trois concessions ferroviaires et emploie 25.000 personnes.

Moins médiatisé que d'autres activités de l'empire Bolloré comme les médias et ses 20% dans Vivendi ou les batteries électriques, la division transport et logistique a dégagé un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros sur le continent africain l'an dernier.

Reuters