gassama_diabyLe ministre guinéen des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Khalifa Gassama Diaby a présenté en début d’après-midi de ce 12 février son plan d’action 2014, dans un réceptif de Conakry. Des représentants d’ONG de défense des droits de l’homme et de la Société civile ont assisté à la cérémonie. Ce plan d’action comporte douze projets dont la tenue des états généraux des droits de l’Homme prévu visiblement vers la fin du mois de mars. Sauf que les partenaires devaient voler au secours de Khalifa Gassama Diaby qui a affirmé que le budget de son département  est « très dérisoire ». Difficile de le croire, puisque lui-même déclare l’ignorer.

L’introduction de l’Enseignement des droits de l’Homme dans les écoles guinéennes est le deuxième projet du ministre Gassama. Celui-ci voudrait faire de la « protection et de la promotion » son objectif principal en vue de lutter quotidiennement contre la violence. Ce plan d’action sera appuyé par l’organisation d’une Semaine de la citoyenneté et de Tables rondes sur les droits de l’Homme. Ils seront suivis d’un autre plan s’inscrivant dans la Redynamisation du processus de réconciliation, au regard de ce que le ministre a appelé : « La fragilité du tissus social, la persistance du malentendu et du climat de méfiance entre les Guinéens. » Khalifa Gassama Diaby a également estimé qu’il est « temps que les Guinéens regardent leur histoire en face avec courage », au risque de répéter les pages sombres de son histoire.

A ces projets s’ajoutent d’autres non moins importants. Il s’agit notamment des projets liés aux citoyens en conflit avec la loi. Ces projets sont intitulés : Monitoring dans le milieu carcéral ; Assistance aux femmes et aux mineurs en conflit avec la loi ; Adoption d’une loi contre la torture. S’y greffent, la Vulgarisation des textes de loi et la création d’une Radio pour la promotion des droits de l’Homme. Khalifa Gassama Diaby argue que souvent derrière les barreaux, loin des regards des curieux, des traitements inhumains sont infligés aux détenus. « Or, la prison est le lieu de rééducation du détenu en vue de sa réinsertion sociale. Mais cela ne passe pas par la déshumanisation de la personne internée. Celle-ci, bien qu’étant en conflit avec loi a des droits, dont celui d’être jugée dans le délai légal. » Et d’interpeller les magistrats en ces termes : « Jugez ou relâchez le criminel » avant de lâcher une flèche contre ces derniers qui n’auraient pas « à accuser un ministre d’un déni de justice ».

En réaction aux projets présentés par le ministre Gassama Diaby, le président de l’OGDH (Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme), Dr Thierno Maadiou Sow s’est dit heureux de la présentation de projets « exhaustifs et courageux. » Et d’ajouter  qu’il est prêt à accompagner le ministre d’autant que « le respect et la protection des droits de l’Homme sont le garant d’un développement paisible et d’une réconciliation réussie. »

Alpha Boubacar Diop, président du ROPACIDPH (Réseau Guinéen des organisations de personnes handicapées pour la promotion de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées) a haussé le ton, pour rappeler au chef du département des Droits de l’Homme et des Libertés publiques les « nombreuses difficultés que les handicapés de Guinée font face au quotidien. » Il a plaidé pour que le ministre tienne compte de ces citoyens dans son plan d’action. Le Professeur Ibrahima Baldé de la clinique « Mères et enfants » de Kipé a souligné l’importance du droit à la santé dans un « pays où la pandémie la plus vécue par le citoyen est la pauvreté. »

Le ministre Khalifa Gassama Diaby a affirmé avoir noté leur préoccupation avant d’insister son appel en vers l’Etat guinéen et les partenaires financiers notamment pour qu’il réussisse à exécuter son plan d’action 2014. Le Khalife a parlé, reste les actes.

 

Aliou Diallo