impotRien ne va plus à la Direction Nationale des Impôts de la Guinée. Depuis l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale sous l’égide de Saïd Fofana, trois clans se livrent une bataille acharnée pour le poste de Directeur National et son Adjoint. Tout est verrouillé jusqu’à l’internet, rien ne marche à la DNI (Direction Nationale des Impôts, ndlr).

Des cadres des impôts, le visage fermé que nous avons rencontrés dans les couloirs affirment sans sourciller qu’en Guinée « chacun veut être Directeur National des Impôts ». Le premier clan a à sa tête l’actuel directeur national Ouo Ouo Monemou qui est candidat à sa propre succession. Il aurait le soutien du président Alpha Condé pour rester à son poste de DG des impôts afin d’achever les réformes qu’il a entreprises. Monsieur Monemou aurait également le soutien de la puissante coordination forêt et des jeunes qu’il ait placés  à certaines divisions (contrôle  fiscal et PME).  

Le deuxième clan est mené par l’actuel Directeur national adjoint des impôts Sékou Maï Diarra, ami de longue date du feu Malick Condé (frère du président Alpha Condé). Il a été mis à ce poste par le président lui-même. Monsieur Diarra est entouré  par certains anciens dont les inamovibles, chef de service des Grandes Entreprises El hadj Youssouf Camara, l’inspecteur Général des services El hadj Bah Oury, le chef section Commerce Diarra Condé et El hadj Biro Diallo. Le cercle se boucle par le groupe des femmes mené par Hadja Ramata Cissé.

Le troisième clan est celui du chef de Division de Gestion de la DNI, Mamadou Dian DIALLO qui est soutenu par son ami, le tout puissant ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances Mohamed Diaré.

Cette guerre de chefs se fait alors que l’objectif assigné par le gouvernement Guinéen n’est pas atteint depuis Décembre 2012. Depuis cette date, les recettes fiscales mobilisées n’ont jamais atteint le niveau escompté pour pouvoir boucler le budget de l’Etat guinéen.

Ce combat est si féroce entre belligérants que toutes les activités de la DNI sont suspendues. Les inspecteurs sont en attente d’être programmés pour les missions de vérification qui ne viennent pas. On assiste à un spectacle de corruption sur les NIF et les Quitus fiscaux par les individus ne relevant pas parfois de la DNI.      

Pour l’avenir de cette direction hautement stratégique, il faudra des sérieuses réformes pour mettre en valeur les 700 fonctionnaires qui la composent dont certains sont bardés des diplômes en fiscalité décrochés dans les prestigieuses universités occidentales.

Il convient de noter que les cadres des impôts sont très mal payés comme si l’Etat Guinéen les incitait au vol et à la corruption. Le salaire moyen est aux alentours de 100€. Une bonne gestion permettrait de multiplier par deux les recettes fiscales actuelles et rehaussé le salaire moyen jusqu’à six cent euros mensuels.

Au moment où nous mettons cette dépêche en ligne, le décret serait déjà sur le bureau du président Condé qui s’apprêterait à le parapher seul moyen de mettre fin à cette paralysie de la direction nationale des impôts.

Nous y reviendrons

Aly Soumah, www.guinee58.com, Conakry