fmi_diareAprès un séjour de deux semaines à Conakry, une mission technique du Département des finances du FMI (Fonds monétaire international) et le ministère guinéen de l’Economie et des Finances ont co-animé une conférence de presse ce 24 février. La mission était composée de trois personnes : Xavier Rame, (chef de mission), Mme Sophie Lecoq et Clemens Mungenast, experts. De représentants de la Société civile guinéenne et des syndicalistes avaient conviés à la conférence de presse. Durant leur séjour guinéen, les délégués du FMI ont lancé le projet : « Gestion financière publique et ressources minières », en mettant un accent sur  « la gestion des revenus issus des ressources naturelles et leur implication pour la politique budgétaire. »

En marge de la conférence, Mohamed Diaré, le ministre guinéen d’Etat chargé de l’Economie et des Finances a touché l’affaire des 700 millions de dollars de Rio Tinto. Il serait irrité de ce qu’il entend sur les ondes de certaines radios privées de Conakry. C'est du moins ce qu'a vécu votre quotidien, sur place. Il n’y a qu’à lire cet extrait : « J’entends quelque fois dans la presse, qu’on ne sait pas où ont été versé les 700 millions de dollars ? Comment ont-ils été utilisés ? Tout ce qu’on dit à propos, je crois, c’est de la pure désinformation », s’est-il exclamé. Non sans être imprécis, il a enchaîné en ces termes : « Vous savez que de 2011 à 2014 les lois de fiance qui ont été discutées au sein du CNT, ont prévu chaque année, une utilisation de ces 700 millions de dollars. Je m’en vais pour l’exemple, vous citer la participation de la Guinée à la réalisation du barrage hydroélectrique de Kaléta. Vous savez qu’au départ on parlait de 15% mais finalement, la Guinée va participer à 25% (…). » M. Diaré a perdu son latin à ce niveau et n’a pu lâcher que l’expression suivante : « Le jour où le barrage hydroélectrique de Kaléta va commencer à fonctionner, les ressources qu’on tire des mines auront un impact sur les populations. » Sans pourtant dire comment et sans apporter de réponse précise sur l’utilisation des 700 millions de dollars que la gouvernance d’Alpha Condé avait obtenus de Rio Tinto, dans un accord dit transactionnel. Ce montant avait suscité l’euphorie au sein de l’équipe d’Alpha Condé et ministres comme une « première » dans le front qu’ils « mènent contre les conventions mal négociées par les défunts régimes. » Sauf que l’immense espoir engendré par cet accord transactionnel a fondu comme beurre au soleil, au fur et à mesure que les analystes le décortiquaient. Ce n’est pas M. Alpha Condé qui dira le contraire, lui qui a déclaré, au cours d’une conférence de presse qu’il a co-animée en septembre 2012 avec l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair : « Les cadres étaient obnubilés par les sept cent millions de dollars. Ils m’ont poussé, poussé. Alors que, si j’avais pris le temps de prendre des cabinets d’avocats et des banques d’affaires, j’aurais mieux négocié. Si aujourd’hui, je ne négocie aucun contrat jusqu’à présent, justement c’est parce que je ne veux pas bouger tant que je n’ai pas de grands cabinets d’affaires et de grandes banques ».

Pour revenir à la conférence de presse de ce 24 février, soulignons que le ministre guinéen de l’Economie et des Finances a aussi parlé de « la première usine d’Alumine en terre  africaine de Guinée » qui se meurt depuis qu’Alpha Condé a pris les rênes de la Guinée. Mohamed Diaré, devant les participants, s’est montré « prudent » : « Il faut retenir que le gouvernement est en train de voir comment relancer cette usine. C’est une question de responsabilité. Nous n’allons pas abandonner l’usine de Fria », a promis le ministre Diaré avant d’évoquer autre chose. Il ne saurait faire autrement, tant il n’a pu convaincre l’assistance.

 

Aliou Diallo, www.guinee58.com