soriba_sorel_camaraA peine nommé gouverneur  de la ville Conakry, la capitale insalubre, assoiffée et obscure, Soriba Sorel Camara a régit sur les ondes d’une radio privée de Conakry pour dévoiler ses ambitions ou celles de son…mentor Alpha Condé. Pour des observateurs, il n’est pas trop loin de suivre les traces de son  prédécesseur, Cdt Sékou Resco Camara que d’aucuns appellent « le Zorro de Conakry ».

Va-t-il marcher sur les pas du désormais ex Zorro de Conakry ? Soribal Sorel a dit qu’en toute œuvre humaine, il y a « des hauts et des bas. » Il estime qu’il faut avoir « la conscience morale sur l’évaluation de l’état des lieux, positiver ce qui a été certainement négatif, amplifier ce qui a été positif en tenant compte de l’intérêt supérieur du groupe social pour (lequel on sert Ndlr) et sortir de la démagogie. » Il égratigne, dans des propos incohérents, Sékou Resco par ces termes : « On ne peut aider le pouvoir que si chaque jour, par ta manière de faire, ta manière de parler, ta manière de créer la cohésion au sein du peuple, tu puisses apporter un élément... »

La Guinée s’achemine vers des élections communales notamment à Conakry où il est prévu d’élire un maire central (qui succédera au gouverneur) et les maires des cinq communes. Est-ce que votre nomination vient compromettre cette perspective ? Le nouveau gouverneur de répondre aussitôt en ces termes : « Nullement ! Ma nomination ne le compromet pas… Je connais les principes, je connais la loi. Je ne pense que la nomination d’un gouverneur à l’heure-là puisse compromettre ce processus. » C’est tout dire.

Cela veut-il dire qu’au sortir de ces élections communales, une fois le maire central élu, votre mission sera terminée ? Soriba Sorel divague : « Ça, c’est de facto. Il y aura le gouverneur de la ville, il y aura le maire de la ville. Les rôles seront répartis dans la gestion des collectivités, dans la gestion du patrimoine. C’est la loi qui déterminera cela pour que chacun puisse faire le travail à lui confié par la règlementation… »

Mais quelle sera sa priorité ? Soriba Sorel Camara, dans un autre français, tente une réponse alambiquée : « Je n’ai pas encore pris fonction. J’aurai le temps de déballer ma politique, présenter l’état de la ville de Conakry et proposer des solutions. Je convoquerai des conseils de gouvernance, parce qu’il faut mettre l’administration déconcentrée et décentralisée dans ses fonctions régaliennes. Ensuite, le conseil de ville viendra discuter sur toutes les décisions  prises par l’administrateur. Il y aura la planification des actions par direction régionale ou inspection régionale, assortie de la prise en compte des lettres de référence envoyées au ministre pour lesquelles chaque région aura sa mission… On n’invente pas les roues de la charrue. »

Qu’est-ce qui va vous démarquer de votre prédécesseur ? Il philosophe : « C’est la positivation de ce que je prends en compte dans sa gouvernance. »

Bien d’observateurs pensent que la mission du nouveau gouverneur de Conakry sera d’assainir Conakry en la dégageant de ses montagnes d’ordures, de ses eaux usées. Par-dessus tout, Soriba Sorel Camara aura beaucoup à faire pour lutter contre la criminalité qui prend de l’ampleur à Conakry que de vouloir réprimer des potentiels manifestants contre le manque criard de l’eau, de l’électricité et de sécurité à Conakry. Réussira ou ne réussira pas ? Les citoyens de Conakry qui se souviennent de son passage à la tête du gouvernorat en 2008, pensent qu’il n’apportera pas grand-chose, du fait disent-ils, de son opportunisme.

En 2008, au crépuscule du régime du Général Lansana Conté, Soriba Sorel Camara avait été nommé gouverneur de Conakry. Après l’investiture d’Alpha Condé, il a été promu Secrétaire général du ministère de l’Elevage et de la Protection animale, après avoir emprunté des chemins tortueux. M. Camara a été longtemps Secrétaire général de la jeunesse du PUP (Parti de l’Unité et du Progrès) de feu Lansana Conté, avant d’en devenir un transfuge en suivant Mamadou Sylla, le richissime homme d’affaires reconvertit en Politique en 2009, par la fondation de l’UDG (Union Démocratique de Guinée). Un parti que Soriba Sorel quittera pour rejoindre le RPG-arc-en-ciel. Des observateurs pensent qu’avec son retour au gouvernorat de la ville de Conakry, Alpha Condé n’aura fait qu’emboîter le pas à feu Conté, en voulant faire du nouveau avec du vioc. De par ses acrobaties, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi pour qualifier aujourd’hui Soriba Sorel Camara de girouette. Même qu’Alpha Condé l’aurait nommé à ce poste pour des fins électoralistes. On n’est pas trop loin de décembre 2015, fin du possible premier mandat d’Alpha Condé qui commence déjà à battre campagne, en sourdine.

 

Aliou Diallo pour www.guinee58.com