alpha_conde_sekouba_konateA quelques jours de la tenue du second tour de la dernière présidentielle, le commandant Resko Camara avait été bombardé gouverneur de la ville de Conakry par le général Sékouba Konaté. Ceux qui connaissaient cet ivrogne et analphabète Resko Camara avaient cru à une blague voire à une falsification de la signature de l’ancien président de la transition.

Mais les hommes avertis de la vie politique Guinéenne y voyaient déjà le début du triage de ficelles par Sékouba Konaté pour préparer son retour aux affaires. Il n’est qu’un secret de polichinelle que Konaté et son clan avaient prévu de revenir aux manettes seulement six mois après leur passage du témoin. Pour arriver à ses fins, il avait placé ses hommes de confiance à des postes clefs. C’est notamment la nomination de Resko Camara à la tête du gouvernorat de Conakry et le forcing pour le maintien du commandant « B52 » à la coordination de la garde présidentielle. Pour ne citer qu’eux.

Resko, l’exécuteur des sales besognes de Sékouba Konaté

Bien qu’écarté du pouvoir et très loin de Conakry, Konaté continue toujours de tirer les ficelles à distance. Il en dispose des taupes à la présidence de la République qui lui transmettent dans les moindres détails et en live, les faits et gestes d’Alpha Condé.

S’agissant du rôle que jouait Resko Camara, s’était de mâter et de tuer le maximum de manifestants politiques lors des marches pacifiques qu’organise l’opposition. L’objectif est de salir le régime d’Alpha Condé tout en ravivant la crise et les tensions entre les deux camps. Cela permettait à Resko Camara d’être bien vu du côté du pouvoir tout en exécutant les sales besognes de celui qui a permis sa fulgurante ascension. Il convient de rappeler que Sékouba Konaté a usé de cette double casquette durant le règne du général Lansana Conté. Il était chargé de se débarrasser de tout ce qui ne favorisait pas l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir. Victimes que Sékouba Konaté présentait comme étant des ennemis du général Conté afin d’être bien vu par ce dernier alors que son objectif est tout autre.

Il convient de préciser que l’ancien président de la transition s’est servi de ces méthodes dignes de la période « nazi » pour affaiblir Dadis Camara. Les prises d’otages et les assassinats en plein jour étaient orchestrés sous ses ordres par ses hommes. Le but était d’isoler Dadis Camara tout en détériorant son image. Malheureusement, les proches de l’ancien chef de la junte n’avaient vu que de la fumée.

Pour revenir sur le cas de Resko Camara, il n’est un secret pour personne que Sékouba Konaté dispose d’une cellule dormante d’hommes armés à Conakry et ses environs pour préparer son retour. La stratégie est de provoquer la crise politique pour permettre à cette cellule de rentrer en action. C’est la méthode à la « Gueï » en Côte d’Ivoire que l’ancien président de la transition planifierait. D’où les surenchères de Resko Camara à chaque manifestation de rues. L’ordre lui était donné depuis l'extérieur de mater et tuer autant que possible des manifestants.

A chaque fois que Resko Camara s’est éloigné des directives de Konaté, les médias alimentaires à son service se sont empressés pour l’insulter et le traiter d’ingrat. Mais en tacticien politique averti, Alpha Condé a finalement compris le piège qui lui était tendu. Les rapports des services de renseignements militaires et civils n’ont fait que conforter les doutes qui pèsaient sur Resko Camara. Ceux-ci ont donné plus de précision sur le manque de loyauté et d’objectivité dans les agissements de Resko Camara d’où le décret de son limogeage. Pour un haut cadre du palais, la descente aux enfers de Resko Camara ne fait que commencer. Il devra probablement répondre dans les prochains jours devant les tribunaux, les actes de tortures sur des civils qu'il a commis en octobre 2010.

Nous y reviendrons …

Aly Soumah et Hassane Sow, www.guinee58.com, Conakry