ble_goudCharles Blé Goudé s'est envolé ce samedi matin 22 mars d'Abidjan pour La Haye, une information confirmée par le bureau du procureur de la Cour pénale internationale. Celui qui avait été surnommé le « ministre de la rue », figure du régime de Laurent Gbagbo, a été arrêté au Ghana après un an et demi de cavale en janvier 2013 puis transféré à Abidjan où il était détenu dans un lieu tenu secret. Les autorités ivoiriennes ont pris une année pour appliquer le mandat d'arrêt émis par la justice internationale pour crimes contre l'humanité.

C'est un départ en toute discrétion car très délicat. Charles Blé Goudé est très populaire en Côte d'Ivoire, la CPI comme les autorités ivoiriennes craignaient donc d'éventuelles échauffourées sur le trajet qui devait le mener de son lieu de détention - tenu secret - à l'aéroport. Hier, lorsqu'il a été présenté au palais de justice d'Abidjan, plusieurs dizaines de personnes ont tenu à manifester leur opposition à ce transfèrement et certaines ont été arrêtées.

Charles Blé Goudé s’est envolé pour La Haye dans un avion prêté par la Belgique, escorté notamment par plusieurs agents de sécurité de la Cour pénale internationale. Ce soir, il passera la nuit à la prison de Scheveningen, le centre de détention de la CPI. Il sera logé dans la même aile que Jean-Pierre Bemba, Thomas Lubanga, ou encore Germain Katanga, mais aussi bien sûr celle où est détenu son mentor Laurent Gbagbo. S'il ne devrait pas être visé par une mesure d'isolement, il n'est pourtant pas certain que Charles Blé Goudé puisse avoir des contacts avec l'ancien président ivoirien : les juges peuvent exiger des mesures d'interdiction de communication entre certains détenus.

Première audience

Une audience de première comparution va être fixée au plus tôt par les juges de la CPI, mais ce sera a priori en fin de semaine, vu que, lundi, se tient le G7 à La Haye. Pendant cette audience, Charles Blé Goudé devra confirmer son identité, on lui notifiera les charges qui pèsent sur lui et on lui lira son mandat d'arrêt. Un agenda sera ensuite fixé pour l'audience de confirmation des charges, prévue en général dans les six mois qui suivent l'arrivée d'un suspect à La Haye.

Source : RFI