monnaie guineeIl y a 57 ans, le 1er mars 1960, la monnaie guinéenne a vu le jour. A cet âge, 57 ans, la monnaie guinéenne se cherche toujours. Le Gouverneur de la BCRG, Banque Centrale de la République de Guinée s’est adressé aux Guinéens pour faire l’état des lieux de la monnaie guinéenne sur les réformes de la politique monétaire et de change en 2016 et les défis.

Mais M. Nabé a d’abord loué les efforts des anciens qui nous ont légué une monnaie qui fait la ‘’fierté’’ de tous les guinéens. En 2016, dit-il, plusieurs réformes ont été réalisées, politique monétaire, de change, supervision d’institutions financières, modernisation du système national de paiement, et de promotion de l’inclusion financière.

De la politique monétaire, plus de flexibilité aux banques dans le financement de l’économie, la Bcrg « a révisé la base de constitution des réserves obligatoires de façon paritaire entre Franc guinéen et devises étrangères sur une période de 4 semaines. Cela a permis aux banques de disposer de plus de liquidité en francs guinéens pour faire face au financement. Face à la légère remontée de l’inflation, le taux directeur a été revu à la hausse, de 11 % à 12,5 % en avril 2016. En dépit de sa tendance à la hausse, le taux d’inflation est, tout de même resté en dessous de 10 % depuis 2015 ».

De la politique de change, le gouverneur dit que son institution a remplacé le Marché Interbancaire des Changes (MIC) par le Marché aux Enchères Bilatérales de Devises (MEBD) début 2016. Cela aurait réduit sensiblement la prime de change entre marchés officiel et parallèle. Pour le dollar, « la prime de change s’est établie à 2,1% dès janvier 2016 alors qu’elle se situait à 7,79 % à fin décembre 2015. Pour l’euro, elle se situe à 1,35 % à la même date contre 5,85 % fin décembre 2015 ».

Les appuis budgétaires et la bonne tenue des activités de l’orpaillage artisanal ont « renforcé les réserves de change qui se situent actuellement autour de 3 mois d’importations de biens et services », dit le gouverneur Nabé.

En matière de gestion fiduciaire, la BCRG a en 2014 et 2015 mis en circulation de nouvelles coupures de 500 et 1 000 francs, et a introduit avec « succès » les billets de 20 000 francs. En avril 2016, la Bcrg a engagé le processus de « démonétisation des anciennes coupures de 5 000 francs (versions 1985, 1998, 2006, 2010 et 2012). L’opération a dématérialisé environ 422 millions d’anciens billets. L’émission des nouvelles gammes de billets et ce processus de démonétisation vise une circulation fiduciaire de qualité et sécurisé ».

Au titre de la supervision des institutions financières, l’institution dit avoir rendu le système plus résiliant.

La mise en exploitation de toutes les composantes du système national de paiement a permis d’accroitre la célérité des opérations et d’améliorer l’homogénéité du système. Durant l’année écoulée, « le volume des opérations traitées est estimé à plus de 130 000 ordres de virement, 311.000 remises de chèques et 700 remises d’effets de commerce. Dans le cadre de la promotion de l’inclusion financière, deux établissements de monnaie électronique sont créés ». Cette transition de la monnaie fiduciaire vers les supports  électroniques est à saluer et encourager, estime le gouverneur.

Le défi

Malgré ces avancées, le gouverneur Nabé se dit conscient des  nombreux défis à relever. La reprise des activités économiques, notamment dans le secteur minier, apparaît lente au regard des efforts consentis en matière de relance économique post Ebola. « L’économie reste sensible aux chocs exogènes en raison de sa faible diversification. La position extérieure du pays est à renforcer afin de contenir les tensions sur le marché des changes ». L’autre défi majeur, la problématique du financement des entreprises. Par ailleurs, la Banque Centrale continuera à préserver les acquis en matière de stabilité du taux de change et de stabilité  du système financier. A cet égard, elle envisage pour les prochaines années : adoption d’une Loi portant réglementation des Institutions de micro-finance et des établissements de monnaie électronique, mise en place d’une plateforme monétique interbancaire, révision et l’adoption d’une stratégie nationale de finance inclusive, démarrage de l’étude de faisabilité de la bourse des valeurs, développement du secteur du crédit-bail, automatisation de la transmission et du traitement des reportings des banques, dans le cadre du Programme d’appui à la modernisation du système financier guinéen (PAMSFI), adoption des normes de Bâle II, mise en place d’un fonds de garantie de dépôts.

Joyeux anniversaire.

Aïcha Camara pour www.guinee58.com